Territoires, ils sont passés à l'action !

mercredi 7 décembre 2016 Betterfly Tourism
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Territoires, ils sont passés à l'action !
Universités du Tourisme Durable 2016, le compte rendu de la plénière

Fort du succès d’une première édition parisienne en 2015, les Universités du Tourisme Durable ont entamé un Tour de France en partance de Vannes dans le Morbihan. Les 24 et 25 novembre 2016, 160 professionnels ont répondu présents pour témoigner de solutions concrètes en matière de tourisme durable. Co-organisé par ATD et le CRT Bretagne, cet événement a démontré la dynamique portée par une grande diversité d’acteurs et un besoin d’accompagnement au plus près des professionnels sur l’ensemble du territoire français. 

Animée par Sandrine Mercier, Rédactrice en chef de A/R MAGAZINE

 

Avec les interventions de :

 "ETIS : Une boîte à outilS européenne", Jessica Viscart

Si on reprend l’engagement du CRT Bretagne, cela fait globalement 10 ans que nous travaillons sur le tourisme durable. En 2006, une 1ère politique touristique d’engagement vers un tourisme durable s'est construite, suivi d’un schéma des Véloroutes et Voies Vertes, un site vitrine dédié, puis la certification Green Globe. Aujourd’hui, ce sont des projets structurants, impliquant les professionnels bretons qui sont mis en œuvre au quotidien avec une recherche d’application réelle sur le territoire. C’était déjà bien mais nous avons souhaité identifier des outils qui étaient développés et utilisés ailleurs. 

Appuyé sur les travaux de la DATAR et de NECSTOUR, la démarche ETIS (Euorpean Tourism Indicators System for sustainable destination management) est née de la nécessité d’accompagner les territoires dans leur orientation stratégique, évaluer leur performance et comparer les résultats avec d’autres destinations européennes à partir de données objectives. Cela nous permet de déterminer nos forces, nos faiblesses et de faire les bons choix pour nous améliorer et accroître le développement du tourisme durable sur nos territoires.

La boîte à outils ETIS a été élaborée suite à des enseignements et des retours d’expériences terrains sur 27 indicateurs de base et 40 indicateurs facultatifs répartis en fonction de 4 thématiques : gestion de la Destination, Valeur économique, Impacts social et culturel, Impact environnemental, et de 4 cibles : les organismes de gestion de la destination, les entreprises touristiques, les résidents et les visiteurs.

En Bretagne, nous souhaitions garder notre place comme territoire précurseur en matière de tourisme durable en participant à une expérimentation européenne. En 2014, une 1ère phase pilote est lancée sur la Destination Brocéliande, suivi des Destinations Côte de Granit Rose – Baie de Morlaix et Bretagne Loire Océan en 2015. En 2016, le CRT rejoint le comité de travail ETIS au sein de NECSTOUR pour contribuer à l’amélioration et au développement de l’outil. 

 

"Le Passeport Vert, une démarche internationale avec une vraie reconnaissance !", Françoise Haméon

L’engagement du département de la Loire-Atlantique en direction d’un tourisme durable prend corps au fur et à mesure que les années passent. Avec une prise de conscience effective sur les enjeux environnementaux et sociétaux, il est très important de faire en sorte que le département de Loire-Atlantique, 7ème destination touristique des français, devienne un territoire durable.

Pionnier de la démarche, le département signe en 2012, un mémorandum avec l’ONU pour une durée de 3 ans. Les questions soulevées par le Passeport Vert impliquent dès le départ de travailler en concertation avec l’ensemble des acteurs locaux avec l’objectif de fédérer autour des valeurs du développement durable. Pour vous donner quelques exemples de ce qui a été mis en place entre 2012 et 2015 :

  • Valorisation des filières courtes lors d’un événement qui a été organisé sur un marché sur la commune de Pornichet avec un rassemblement de tous les producteurs qui ont décidé de travailler ensemble

  • Déclinaison d’aides aux logements saisonniers sur le Pays de Retz, les acteurs se sont mis autour de la table pour trouver des propositions

Ayant eu à conduire l’agenda 21 sur la Région Pays de la Loire et donc cette notion de durabilité, il m’a semblé essentiel de renouveler sur le département Loire – Atlantique la signature avec le mémorandum et d’y trouver des déclinaisons très locales sur des thématiques locales.

Nous avons également porté cette démarche auprès de la Martinique et de le département des Pyrénées Orientales. Le Passeport Vert est une démarche internationale avec une vraie reconnaissance. 

 

"Le but est de faire passer à l’acte", Hubert Vendeville

Avec la chance d’être basés à Nantes, en Loire – Atlantique, nous avons été témoins et acteurs de la naissance du Passeport Vert en Loire – Atlantique en 2012 à travers notre société de conseil qui développe une méthodologie et des outils.

Le but de cette démarche est de coordonner les acteurs sur le territoire pour arriver à faire la promotion, créer des offres plus responsables. Cela veut dire créer des nouvelles offres, innover, créer de l’emploi pour développer l’activité touristique en réduisant et en maîtrisant les impacts.

Le Passeport Vert est un chapeau, un mémorandum que l’on signe avec les Nations Unies. Chaque territoire définit sa propre stratégie, il y a donc un souci de transparence. 

Trois acteurs principaux sont chargés de la diffusion du projet :

  • En local, c’est le Territoire qui va se former, mettre en œuvre la stratégie et coordonner les actions avec les parties prenantes

  • Au national, l’ANEL (Association Nationale des Élus du Littoral) valide l’engagement des territoires, met à disposition les outils, recherche des financements

  • A l’international, l’UNEP (United Nations Environment Programme) met en avant le Passeport Vert et délivre une reconnaissance avec des conférences et des projets

De manière très concrètes, nous avons développé des méthodes et des outils pour faire passer à l’acte : il faut être le plus simple et pragmatique possible. Nous proposons un triptyque d’outils très complémentaires et imbriqués les uns dans les autres à savoir, un guide méthodologique, 4 jours de formation et une plateforme en ligne avec des indicateurs de performance. 

 

"Le tourisme durable, un vecteur d’économie et surtout, de fidélisation !", Christelle Taillardat

En 2011, quand j’ai repris la direction du CDT Aube, il s’est avéré que j’ai eu deux orientations principales : un tourisme innovant et durable. Quand j’entends parler les bretons, j’ai beaucoup d’admiration, j’ai l’impression que le développement durable est ancré dans votre ADN. Chez nous, c’est presque perçu comme un gros mot. Il nous fallait vraiment quelque chose qui marque les esprits et qui soit très concret, autrement dit qu’on y trouve un intérêt économique. Nous nous sommes donc lancés dans une démarche d’affichage (ou étiquetage) environnemental dans les hôtels. Cet outil permet d’évaluer l’impact environnemental d’un hôtel sur la base d’une nuitée avec petit déjeuner en fonction de 5 indicateurs : la consommation d’eau, la consommation d’énergie, la quantité de déchets générés, le changement climatique exprimé en kilogramme équivalent CO2 et le pourcentage de produits écologiques utilisés.

Cela demande beaucoup d’énergie car nous avons dû former un chargé de mission dédié au sein de notre équipe avec des résultats très concrets. Un hôtelier peut savoir par exemple, s’il a plutôt intérêt à louer une chambre plutôt qu’une autre selon le montant des charges de chacune. Il gagne également 7% des coûts résiduels par nuitée (hors frais de personnel). Le tourisme durable ne permet peut-être pas d’obtenir de nouveaux clients mais est certainement vecteur d’économie et surtout, de fidélisation. 

 

"Le partenariat public/privé : un champ intéressant à creuser ?", Stéphane Adam

Les PNR sont engagés depuis 50 ans, et je peux vous dire qu’au début de la démarche, la durabilité faisait sourire. Il y a un passage important entre le discours et la pratique et les exemples qui ont été cités sont assez révélateurs de ce qu’on peut mettre en œuvre concrètement.

Pour nous ce qui est important, c’est que le tourisme durable est quelque chose qui doit être ancré sur un territoire et mobiliser l’ensemble des acteurs. L’ancrage territorial se retrouve dans l’idée d’une développement social, d’une dimension humaine et du respect des personnes. Ces trois valeurs se traduisent plus facilement dans les produits et les services. Contrairement aux parcs nationaux, nous ne sommes pas sur un pouvoir réglementaire mais plutôt une démarche contractuelle. : le territoire va être classé comme PNR, le syndicat va établir un plan d’actions puis le parc va travailler directement auprès des professionnels avec la vocation de toucher le public. Il faut cependant admettre que nous sommes un peu enfermés dans des logiques institutionnelles qui ont du mal à projeter l’outil jusqu’à une dimension marketing.

Alors qu’il existe 51 marques, nous avons proposé une marque national unique désormais gérée par la Fédération Nationale des PNR. Cela a nécessité un gros travail auprès des parcs et des professionnels sur leur territoire mais aujourd’hui près de 2000 entreprises touristiques, agricoles ou artisanales bénéficient de la marque (charte graphique et actions nationales : campagne presse, campagne facebook…). Il y a un champ intéressant à creuser : jusqu’où peut-on aller dans le mariage entre un partenaire public et privé ? comment travailler ensemble dans le domaine commercial ? comment gérer une marque ? 

 

RETROUVEZ ICI LE COMPTE RENDU COMPLET DES UNIVERSITÉS DU TOURISME DURABLE 2016

PAROLE À LA SALLE

Carole Favre de Small Matters

"Cela fait 20 ans que je vis en Angleterre et une dizaine d’années que je travaille dans le tourisme durable. Alors que le sujet est déjà très répandu en Angleterre et en Allemagne, on s’arrache les cheveux pour savoir pourquoi le tourisme durable n’est pas représenté en France ! Le salon WTM de Londres et ITB de Berlin laisse place à une grande plateforme tourisme durable.

Sur le marché anglo-saxon, on communique énormément sur la qualité : la qualité du petit déjeuner, c’est authentique, c’est frais…c’est ce qui compte ! Pas le fait que ce soit bon pour la santé ou durable. Quand on est en vacances, on a pas envie d’être responsable, on a envie d’avoir des vacances alors offrez moi des vacances qui veulent dire que je vais co-créer avec les locaux, que je vais apprendre à vivre comme eux. Ce qui est important sur l’authenticité des moments qu’on vit avec les gens dans une région, une ville ou un site.  Il faut savoir comment vendre ce message et le rendre attrayant."

 

Julika Jarosch de Alpine Pearls

"Je suis Allemande à la base , le tourisme durable me parle depuis des années mais en France, je constate un manque d’authenticité. Tout le monde s’engage mais personne ne le vit."

 

Caroline Mignon de l’ATES

"Je suis surprise qu’on ne parle pas du tout de commerce équitable parce que le local c’est bien mais la production de thé ou de café, en France ça n’existe pas, et des petits déjeuners sans ces produits, c’est peu probable. On peut ajouter dans les critères, la possibilité d’avoir recours au commerce équitable, qui lui, garantit une vraie traçabilité des produits depuis l’exploitation dans le pays dans lequel il est produit et la manière dont sont traités les ouvriers, jusqu’à sa distribution". 

#UTD2016

Deborah Le Goff ‏@deboliv35  

La Bretagne parmi les 100 Destinations les plus durables du monde #UTD2016 #voyagez-responsable #bebreizh

 

ATR ‏@voyagesATR  24 nov.

#UTD2016 #Bretagne @Siteacteur_CRTB @Reseau_ATD Vannes bientôt à 138 minutes de Paris en #TGV #BGV #slowtourisme à grande vitesse

 

Guillaume Cromer ‏@ID_Tourisme  24 nov.

Je pose ça là. #UTD2016 Sensibilité des voyageurs US au #tourismedurable qui pense que les + responsables doivent être les collectivités

 

ATR ‏@voyagesATR  24 nov.

#UTD2016 #tourisme durable : le faire c'est bien le prouver c'est mieux ! @Reseau_ATD #label #évaluation

 

Emmanuelle Poiret ‏@emmapoiret  24 nov.

#utd2016 : le touriste en voyage cherche à lâcher prise. La démarche d'un tourisme responsable se situe du côté de l'offre. 

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