Comment la France s'engage-t-elle pour le développement d'un Tourisme Durable ?

lundi 27 novembre 2017 Actus du réseau France Territoires - Destinations Territoires et destinations
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INTERVIEW DU MINSITÈRE DE L'EUROPE ET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

Dans le cadre de "2017, Année Internationale du Tourisme Durable pour le Développement" et de l'organisation des premières Palmes du Tourisme Durable, ATD a souhaité échanger avec ses partenaires afin de présenter leur engagement en faveur d'une activité touristique pérenne et responsable. 

Dans sa vocation à développer et coordonner les relations de la France avec l'étranger, dont la gestion de l'activité touristique, quelle importance le Ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères accorde-t-il au tourisme durable ? Et quelles actions sont menées en ce sens, notamment lors de cette Année Internationale du Tourisme Durable pour le Développement ? 

Clement Laloux, Chef de la Mission de la promotion du tourisme du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, a répondu à nos questions.

 

Quelle est l'ambition portée par la France, première destination touristique mondiale, en matière de tourisme durable ?

Le Premier ministre a présidé, le 26 juillet dernier, le conseil interministériel du Tourisme, réunissant pas moins de 13 ministres et 4 secrétaires d’Etat, des élus, des professionnels, au cours duquel il a réaffirmé la volonté du gouvernement d’atteindre 100 millions de touristes internationaux à l’horizon 2020 et de générer 50 milliards de recettes. Il a confié à Jean-Yves Le Drian le pilotage de l’action en faveur du Tourisme, faisant du MEAE l’institution pilote en matière de gouvernance du tourisme. Au-delà, de l’objectif en matière de volumétrie (de 100 millions de touristes), c’est surtout sur la manière dont consomme à l’heure actuelle le touriste lorsqu’il est en France, que le gouvernement souhaite agir. Ainsi, parmi les objectifs concomitant aux objectifs d’un développement durable du tourisme, le Gouvernement travaille sur :

Une meilleure répartition des flux touristiques sur l’ensemble du territoire national. En matière de structuration de l’offre, cela passe par un renforcement de la connectivité aérienne et des modes de transports vers nos régions ; le MEAE travaille en interministériel pour l’ouverture de nouveaux droits de trafics depuis les marchés émetteurs vers les métropoles régionales françaises. En matière de communication/promotion, la stratégie de la France s’appuie désormais sur la création de 16 marques mondiales, où Atout France bras armé de l’Etat en matière de promotion touristique de la France, concentre ses efforts en matière de promotion auprès des marchés émetteurs internationaux.   

Le développement de nouvelles offres de tourisme pour accroitre la durée de séjours des touristes sur place. Conscient que le développement durable doit être aujourd’hui au cœur de la politique en matière de tourisme et que le consommateur est lui aussi en attente de nouvelles offres, le MEAE a créé en septembre 2015, cinq pôles d’excellence dont l’objectifs est d’accompagner le développement  de cinq thématiques moteurs : écotourisme/slowtourisme, l’œnotourisme, le tourisme de savoir-faire, le tourisme estival en montagne et le tourisme nocturne. Aujourd’hui, parmi les 98 propositions émises dans les cinq feuilles de route de chacun des pôles d’excellence, plus de la moitié sont effectives ou en cours de réalisation. Le Ministre Jean Yves Le Drian et le SE Jean Baptiste Lemoyne continuent sur cette voie, le Conseil de Pilotage du Tourisme de novembre 2018, qui sera dédié aux avancées en matière de structuration de l’offre, fera état des résultats liés aux différents Pôles d’Excellence.

L'amélioration de la qualité de notre accueil (amélioration des services et création de projets d’aménagement). L’Etat avait annoncé en 2015 la création d’un fonds de développement touristique d’un milliard d’euros. Ces deux dernières années la Caisse des Dépôts et Consignation a investis en deux ans, près de 160 M€, ce qui a permis de lever près de 800 millions d’opérations dans le secteur du tourisme. La quasi-majorité de ces projets se trouvent en région et permettent de renouveler notre offre touristique sur des territoires en perte de vitesse au niveau de leur attractivité touristique. 

 

Comment soutenez-vous les acteurs du tourisme dans le développement durable de leur activité ?

Dans le cadre de son programme « French Travel », le MEAE accompagne le développement des entreprises du secteur du tourisme vers l’international. Les entreprises qui sont choisies sont toutes  porteuses de valeurs et reflètent notre volonté de développer un tourisme  innovant et durable. De même, lors de la réception des investisseurs étrangers en France, le MEAE a à cœur de présenter aux délégations étrangères des projets de tourisme durable, dont les modèles de développement pourraient être reconduits dans le pays d’origine des délégations.

 

Quel bilan faites-vous de cette année internationale du tourisme durable pour le développement en France ?

La prise de conscience du Gouvernement sur les enjeux du développement durable du tourisme est réelle. Lors de l’ensemble de leurs déplacements, le Ministre et le Secrétaire d’Etat développent des discours en faveur d’un tourisme durable.

Deux exemples :

Dans le domaine de la croisière maritime : lors de son déplacement à Marseille (en septembre), le Ministre Jean Yves le Drian a rappelé que la croisière est l’un des secteurs dans lequel nous devons travailler de manière importante afin d’en atténuer ses externalités négatives. La France est devenue en pointe sur ces sujets dans les différentes instances internationales : lors de la réunion de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) de l’automne 2016, la France a soutenu la décision de passer la teneur maximum en soufre des combustibles marins à 0,5 % en 2020 au niveau mondial contre 3,5 % aujourd’hui. Par ailleurs, l’Etat français a pris l’initiative, en avril 2017, d’engager, dans le cadre de l'annexe VI de la Convention de Marpol (principale convention internationale portant sur la prévention de la pollution maritime par les navires) les études d’impacts préalables à la proposition de création d’une « zone basses émissions d’oxydes de soufre (SOx), et d’oxydes d’azote (NOx) ». La création de cette zone doit permettre de réduire les émissions polluantes de SOx des navires en les contraignant à utiliser des combustibles marins ayant une teneur en soufre inférieure à 0,1%, et de réduire d’environ 60% par rapport aux émissions actuelles, les émissions de NOx des navires neufs.

Dans le domaine du tourisme culturel : lors de son déplacement à Giverny (en aout) , le Ministre a rappelé l’un des enjeux primordiaux d’un développement touristique endogène des territoires. Il a ainsi félicité les différents acteurs du contrat de destination : « Paris-Impressionniste » qui ont permis de créer des offres spécifiques permettant de relier et d’attirer les touristes venus visiter la capitale, vers la région Normandie. Ce contrat de destination est l’un des exemples de réussite de la politique du Gouvernement en matière d’amélioration des offres de tourisme culturel dans nos régions.

 

Pour quelles raisons avez-vous choisi d’être partenaire de cette première édition des Palmes du Tourisme Durable ?

Le MEAE a identifié Acteurs du Tourisme Durable comme acteur prépondérant pour l’amélioration de la prise de conscience des professionnels sur le développement durable du Tourisme. C’est pourquoi, en cette année internationale du tourisme durable le MEAE a décidé d’appuyer l’association pour la création de cette première édition des Palmes du Tourisme Durable.

 

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