LE WOOFING, UN VOYAGE PARTICIPATIF ET DURABLE ?

mercredi 26 octobre 2016 Actus du réseau France
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LE WOOFING, UN VOYAGE PARTICIPATIF ET DURABLE ?
Tweetchat Tourisme Durable #TDTC : Tourisme Durable & Woofing avec WWOOF FRANCE

Un mardi sur deux, ATD organise un chat' sur Twitter avec des invités spéciaux. Wwoof France, association qui met en relation voyageur et agriculteur spécialisé dans le bio, a pu apporter son expertise et des éclairages sur le sujet du woofing. Une réflexion s'est construite avec différents intervenants impliqués dans le développement durable afin d’établir les liens entre ce type de voyage et le tourisme durable.

Le woofing  est un mode de voyage participatif  qui consiste à vivre une expérience en immersion chez l’habitant. Le woofeur est logé et nourri par un agriculteur en échange d’une aide dans l’accomplissement des tâches quotidiennes. 

 

En quoi le WOOFing répond-il aux valeurs du tourisme durable ?

Pour être durable le woofing doit répondre à des critères environnementaux, sociaux et économiques.

Concernant l’environnement, le woofing peut être considéré comme des "vacances solidaires actives", les voyageurs découvrent une autre vie et apprennent des techniques agricoles saines pour l'environnement grâce à leurs hôtes. Les transports tels que le covoiturage et le train sont privilégiés pour se déplacer d’une exploitation à une autre [WWOOF France].

D’un point de vue social, ce mode de voyage permet la découverte d'un pays, d'un savoir-faire propre à chacun [WWOOF France]. Le voyageur devient un acteur de la localité et crée des liens avec ses hôtes [Hopinéo Trips] ce qui favorise le respect de la culture, de la terre et donc des hommes [Terre des Sames]. Cette expérience est enrichissante pour les deux parties [Vacances ulvf].

En termes de retombées économiques, les participants sont sensibilisés au slow tourisme. La consommation locale et la pratique d’activités à proximité de l’exploitation agricole sont favorisées.

 

Quelle relation entre agriculteur et voyageur ?

La relation est avant tout basée sur la confiance, la générosité et le le partage. Des amitiés, voire plus, se créent de ces rencontres où hôtes et voyageurs sont réunis autour des mêmes valeurs et restent en contact après leurs séjours [Wwoof France].

Au-delà de la complicité naît une volonté d’apprentissage et de transmission d’un savoir-faire et d’un savoir être [Cédric T.]. Cette aventure est enrichissante pour le voyageur qui découvre un nouvel univers (métiers, techniques, mode de vie, etc.). Pour l’agriculteur, c'est un voyage via les rencontres avec les woofeurs, il partage sa vie avec eux et transmet les bons gestes pour l’environnement [Wwoof France].

Les voyageurs ne sont ni salarié, ni client, ni fournisseur. L’absence de lien de subordination rend la relation unique [Hopinéo Trips]. Cependant certaines dérives sont constatées et il est primordial de rappeler qu’il s’agit de volontariat, de bénévolat et non d'un emploi déguisé. Il faut assurer un suivi de l’expérience des woofeurs [Cédric T.]. En ce sens, Wwoof France a mis en place une charte et recense les avis des voyageurs via des commentaires sur son site. Cette démarche est essentielle pour entretenir la confiance des woofeurs et pérenniser la relation sur le long terme [Cédric T.].

 

Quel est le profil du woofeur ? Quelles sont ses attentes ?

En quelques chiffres : près de 81 % des woofeurs sont européens. 60 % des volontaires sont français, suivis par les américains (11%) et les allemands (5 %) [Wwoof France].

Tous animés par la volonté de découvrir ou redécouvrir le monde agricole bio, du curieux qui en a entendu parler, au voyageur engagé, en passant par celui qui voit une occasion de ne rien dépenser : les profils et les attentes des woofeurs sont variés [Cédric T.]. Certains sont des étudiants désirant faire une césure durant leur scolarité et voulant s’investir dans des vacances solidaires actives. D’autres sont des touristes étrangers attirés par l'agriculture bio profitant de cette curiosité pour apprendre le français et découvrir les régions. Enfin, des personnes en reconversion, désireuses de s’installer dans le "bio" (permaculture, biodynamie, agroécologie, etc.) pour qui ces périodes de woofing sont utiles à leur projet et sont perçues comme une "formation[Wwoof France].

Le woofing est un mode de voyage participatif qui regroupe des personnes qui veulent vivre une expérience humaine, être utiles, sensibles à la consommation alternative et à l’agriculture. L'engagement des woofeurs se traduit généralement dans leur quotidien comme une éthique de vie [Terre des Sames]. Ils sont sensibilisés à la protection de l'environnement dans sa globalité [Wwoof France]. Et pour ceux qui n’étaient pas "actifs" en termes d’engagement avant de vivre une telle expérience, on peut imaginer qu’ils adopteront les "bons gestes", transmis par l'hôte à leur retour [Hopinéo Trips]

 

Le tourisme, un nouveau modèle économique pour les agriculteurs ?

Le woofing est défini comme une activité non rémunérée en milieu agricole dans la convention nationale de partenariat pour la lutte contre le travail illégal. Ce n'est pas du travail mais un échange, une solidarité, une découverte. Le woofeur est là pour découvrir, participer librement aux activités d’un hôte qui souhaite partager son univers. Il n’est pas soumis à une obligation de rentabilité ou à un lien hiérarchique et n’est pas rémunéré [Wwoof France].

C’est donc un investissement humain sur le long terme, l’agriculteur va transmettre son "savoir paysan" et donc susciter chez le voyageur un besoin de s’investir au quotidien en matière de protection de l’environnement, de consommation en direct avec les producteurs. Sorti du cadre du woofing, le tourisme reste très important pour le secteur agricole et est une source de revenu non négligeable. Une grosse part de la production agricole est vendue aux touristes pratiquant le tourisme rural, soucieux de consommer des produits artisanaux et locaux [Hopinéo Trips].

 

Comment imaginez-vous, le voyage participatif de demain ?

L’évolution de la société tend à ce que les voyageurs partent en quête de sens, désireux d’un retour à des valeurs essentielles. Ce changement est accompagné par de nombreux acteurs pour que le voyage participatif de demain soit encore plus axé sur l’humain et la préservation de l’environnement, avec des valeurs fortes d’échanges et de partage [Wwoof France]. Cette mutation se fera en toute confiance, sans abus, sans enjeux économiques et sera raisonnable et raisonnée. Il faut notamment travailler sur le volontarisme, le bénévolat à l'international et tout ce qui impacte négativement notre monde [Cédric T.].

Le woofing sera élargi à d’autres domaines, aux entreprises non agricoles [Cathia Villa] et éveillera toujours plus de vocations professionnelles [Terre des Sames]. Un cercle vertueux où les voyageurs deviendront des hôtes [Wwoof France].

Enfin, on peut imaginer que le voyage participatif se développera sur d’autres modèles, de nouvelles initiatives comme celle de Landry Routhiau, qui réalise "un voyage pour la planète" dans le but de ramasser, peser, trier, recycler les déchets trouvés aux bords des routes empruntées sur plus de 25000 km à travers toute l’Europe [Léa Moreau].

 

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