Le 20 novembre dernier, le Premier ministre a présenté le plan de reconquête et de transformation du tourisme, intitulé Destination France.

Si dans les intentions le tourisme durable est présent dans les ambitions du gouvernement, qui veut « faire de la France la première destination de tourisme durable au monde » nous estimons que les moyens et actions préconisées restent insuffisants au regard des enjeux environnementaux et sociaux auxquels nous devons faire face.  

Pourtant le Comité de Filière et sa commission Tourisme Durable avait travaillé intensément, en étroite collaboration avec les services de l’Etat et les principaux acteurs du tourisme en France, dont ATD, dans le but de construire des recommandations en matière de tourisme durable en France.

Pourtant l’Ademe a dressé et publié en juin 2021, le Bilan des Emissions de Gaz à Effet de serre du tourisme en France qui propose des pistes d’actions très concrètes pour chaque métier du tourisme.

Toutes ces propositions restent globalement absentes du plan Destination France qui, s’il assume une volonté claire de reconquête, reste bien timide en matière de transformation.  

Le développement durable du tourisme devrait, selon nous, être inscrit comme le dénominateur commun, le moteur de chaque mesure du plan mais il y est présenté comme « une réponse aux attentes des clientèles » ou comme un « facteur d’attractivité », et non comme une responsabilité qui s’impose à chaque acteur.

Le plan aurait pu ainsi prévoir par exemple :

- d’inclure dans le programme visant à développer la formation des futurs professionnels des modules obligatoires sur les enjeux de durabilité du secteur et les solutions adaptées

- d’intégrér dans la refonte du cadre réglementaire du secteur de l’HPA un renforcement de la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles

- d’instaurer des indicateurs de durabilité dans France Tourisme Observation

- de définir des critères obligatoires d’éco-responsabilité dans le financement de l’ingénierie touristique, le soutien aux start-up du tourisme et le classement des communes en « station classée de tourisme »

- d’éco-conditionner l’ensemble des prêts et aides consenties en matière de limitation de l’artificialisation des sols, de création de zones de biodiversité, de choix de matériaux biosourcés, de mise en place de dispositifs utilisant des énergies renouvelables, de recours majoritaire aux produits et artisans locaux, etc

Arrêtons de voir le tourisme durable comme une contrainte de plus pour les professionnels, ou une forme de passage obligé pour les politiques comme c’est encore trop souvent le cas… Considérons-le comme un terrain d’innovation, un levier de transformation, un pilier de la responsabilité sociétale de notre secteur.

Alors, puisqu’il est encore temps de formuler des vœux, nous espérons que la mise en œuvre de ce plan intègre le tourisme durable en transversalité et nous tenons disponibles pour travailler avec l’ensemble des acteurs à construire une réponse adaptée aux enjeux environnementaux et sociaux auxquels il est de notre responsabilité de professionnels de répondre dans chacune des actions que nous menons.