Bien communiquer le tourisme durable : blogs, réseaux sociaux, médias

mardi 6 octobre 2015 Actus du réseau France Communication - Sensibilisation Mobilité et transportsHébergementProducteurs et distributeurs de voyagesTerritoires et destinationsActivités et loisirsServices aux entreprisesEdition et médias
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Bien communiquer le tourisme durable : blogs, réseaux sociau ...

Les 10 & 11 septembre derniers ont eu lieu la première édition des Universités d'été du tourisme durable organisées par ATD. Pour cet événement unique en France, 100 professionnels se sont réunis pour réfléchir ensemble aux leviers qui permettront au secteur de changer d'échelle. Retrouvez à présent le compte rendu de l'atelier N°1: Blogs, réseaux sociaux, médias...bien communiquer le tourisme durable.

Animé par Guillaume CROMER, Consultant ID-Tourism

LES INTERVENANTS:

  • Stéphane CANARIAS, Directeur de l’Office de tourisme de Brive la Gaillarde
  • Alexandre VILLAIN, Blogueur de Vizeo.net
  •  Fabrice DROUZY, Journaliste, rédacteur en chef adjoint à Libération
  • Marie BALMAIN, Responsable développement durable au sein du Groupe Pierre & Vacances – Center Parc

 

STÉPHANE CANARIAS, DIRECTEUR DE L’OFFICE DE TOURISME DE BRIVE LA GAILLARDE

Pour communiquer, si une destination a de gros moyens, elle peut faire appel aux gros médias. Dans le cas de Brive, on a préféré utiliser les réseaux sociaux ! Un discours, c’est plus authentique et basé sur une expérience réelle. Ça s’applique au tourisme durable : les clients racontent comment durant leurs vacances ils n’ont pas « bronzer idiots » et la communauté les suit !

Je peux vous parler du projet ICARE, le festival du tourisme responsable que nous avons lancé en 2010 – 2011. C’était un doux rêve qui a beaucoup été accompagné au début avec pas mal de retours médiatiques. Mais la communication ça ne suffit pas car avec 90% de subventions, il a été difficile de conserver le projet. Il faut un engagement des deux côtés de la communauté de consommateurs, des médias mais aussi des collectivités.

La vraie difficulté c’est que le tourisme responsable n’intéresse qu’un petit segment de notre clientèle. Comme le dit Fabrice, c’est un sujet étroit pour les médias et comme le dit Alex, c’est une niche sur les réseaux sociaux. Un blogueur voyageur qui cartonne c’est 789 000 vues, la mode c’est un million par mois ! Beaucoup d’acteurs recherchent des blogueurs mais il ne faut pas mélanger journalistes et blogueurs qui peuvent fonctionner par affinités. Un grand débat s’instaure : dont-on payer ou pas ? Aujourd’hui avec la professionnalisation, il y a de plus en plus de demande mais il est important qu’ils conservent leur liberté de parole. En général, la qualité du contenu au fur et à mesure définit s’il y a rémunération ou pas. 

Sur cette forme de tourisme, il est indispensable de continuer à communiquer. Il faut utiliser le Web, avoir du contenu pour diffuser un message, intégrer une logique.

ALEXANDRE VILLAIN, BLOGUEUR DE VIZEO.NET

Les destinations sollicitent les blogueurs car ils humanisent en tant que Monsieur Tout le Monde. Je ne porte pas de responsabilités, j’essaie simplement de transmettre mes valeurs car quelque part nous avons une influence positive ou négative. Si une destination me dit « viens chez nous en voyageur responsable », il faut prendre la notion de responsabilité en fonction du lieu. Un voyage responsable à Paris ne sera pas le même en Namibie. Si l’on te propose une randonnée à dos d’éléphants, soit tu le fais en sachant qu’ils ne sont pas bien traités ou alors tu te rends plutôt dans un orphelinat pour éléphants.

Le blogging monte en puissance mais le voyage reste une niche. Le blog c’est soit un loisir, soit un métier. Les blogueurs qui gagnent leur vie sont surtout dans la mode mais effectivement de plus en plus d’acteurs du tourisme y font appel. Le blogueur peut accepter de publier sur son blog en échange d’une rémunération ou plus classique, on peut lui demander simplement de tester un produit en espérant que des commentaires positifs en ressortent. Le blog c’est un site personnel suivi par une communauté qu’il faut stimuler et avec laquelle il faut interagir. Les gens qui me suivent c’est mon fonds de commerce et je connais leurs profils. Je suis un influenceur sur la e-réputation c’est-à-dire grossir le nombre de clients potentiels. Je ne suis pas là pour augmenter les ventes directes. Pour qu’un blogueur crée du contenu de qualité, il faut lui proposer quelque chose qui lui correspond et adapté au ton qu’il a l’habitude d’adopter. Sinon ça manquera d’authenticité.

Pour le tourisme durable, je pense qu’il faut passer à côté du mot gonflant aux choses concrètes. Je ne vais pas parler des choses parce que c’est du tourisme durable ou écologique mais juste parce qu’humainement, c’est bien. Il faut se détacher de la lourdeur du concept et aller dans le concret. Attention au Bad Buzz, si on fait écrire un article où l’on se positionne de manière responsable par un blogueur qui ne l’est pas ! D’où l’intérêt de travailler avec des blogueurs spécialisés.

FABRICE DROUZY, JOURNALISTE, RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT À LIBÉRATION

En tant que responsable des pages voyages, je suis toujours parti sur l’idée de découvrir de nouvelles façons de voyager, de nouveaux lieux. Il peut y avoir des voyages de presse préfinancés par un opérateur et qui nous plaisent. Les journalistes proposent des sujets mais nous sommes ouverts à d’autres propositions, par des blogueurs par exemple. Le tourisme durable peut-être abordé à travers les pages EcoFutur. On se rend compte que les jeunes sont particulièrement impliqués, on assiste à un développement durable participatif.

En ce qui concerne l’exploitation des bonnes nouvelles…on sait que les médias annoncent toujours les mauvaises nouvelles, il n’y a pas d’annonce sur le fait qu’un train soit à l’heure. Il faut se battre pour diffuser de bonnes choses de manière journalistique, tout reste à savoir comment. Il y a des journaux spécifiques qui s’attachent aux bonnes nouvelles, peut-être que c’est aussi à nous de les relayer. Mais il faut faire attention car on a une responsabilité d’information.

La communication est devenue transversale : tout le monde donne son avis (ou faux avis) ! TripAdvisor est là pour faire du business, on ne peut pas empêcher les gens de parler. Du côté des médias nous ne pouvons pas mentir, il n’y a pas de logique marchande. Si on fait bien notre boulot on espère qu’il y aura des retours. Pour Internet, on est tous conscients de ses dangers dans le secteur du tourisme et de la communication en général.

MARIE BALMAIN, RESPONSABLE DÉVELOPPEMENT DURABLE AU SEIN DU GROUPE PIERRE & VACANCES – CENTER PARCS

La communication est toujours compliquée sur le développement durable, c’est surtout une question de dosage. La démarche a été formalisée il y a 10 ans. Au début, nous n’étions pas légitimes et n’avions pas d’actions ancrées sur le terrain. Chez Pierre & Vacances, on s’appuie sur la communication des marques qui elles, s’approprient le sujet. On va moins parler de développement durable au sens large mais les attributs vont agrémenter l’expérience. Il faut toujours être transparent.

Travailler avec des blogueurs qui sont sensibles sur le sujet est une bonne idée. On a fait des études sur les impacts locaux et on avait invité quelques blogueurs qui avaient pas mal réfléchi pour savoir comment relayer le message. C’était intéressant mais sur la communication de Pierre & Vacances, on avait de plus en plus besoin de parler du produit et de l’expérience client par la découverte de la faune, la rencontre avec les habitants…On a besoin de s’attacher à des choses concrètes, à des labels car plus légitime.

Nos deux derniers projets phares du groupe sont positionnés de manière différente. Pour Center Parcs du Bois aux daims, on a voulu enrichir l’expérience nature avec un parc animalier, le contact avec les animaux, le partenariat avec Jacques Perrin sur le documentaire « Les Saisons » qui sortira en fin d’année. C’est riche en termes de contenu, d’expérience client, de découverte.

Pour Villages Nature qui sera lancé d’ici fin 2016, c’est un projet ambitieux qui a commencé il y a 10 ans avec Disney. 916 hébergements, de nombreux équipements dont un parc aquatique positionné sur le tourisme durable, les énergies renouvelables, le tourisme de proximité… On s’adresse à un public large. On a mis en place un plan d’actions sur lequel on réalise un rapport sur les avancements qui est présenté au sein d’un conseil tourisme durable. On a lancé la communication sur ce projet il y a 2 ans. A ce niveau-là, je suis à 300% pour rendre les choses attractives. Une fois que c’est fait, il ne faut pas rater le bon moment pour aller plus en profondeur, expliquer, sensibiliser la clientèle. 

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