Actualités
Retrouvez ici toutes les actualités du réseau, interviews d’acteurs et nouveautés du secteur.
L’ADEME lance un appel à projets visant à financer une démarche d’obtention de l’Ecolabel Européen pour les hébergements touristiques.
Economie circulaire, recyclage et valorisation des déchetsCompte-tenu des enjeux environnementaux et économiques associés au tourisme l’ADEME souhaite :
- D’une part d’encourager un plus grand nombre d’hébergements touristiques à s’engager dans l’Ecolabel Européen compte-tenu des enjeux environnementaux et économiques associés au tourisme ;
- D’autre part de capitaliser du retour d’expériences et mesurer les impacts économiques et environnementaux associés à l’Ecolabel Européen.
Pour cela l’ADEME accompagnera financièrement les hébergements en deux phases :
- Phase 1 (suite à la sélection des candidatures de l’appel à projets) : diagnostic comprenant un état des lieux et la préparation à la démarche Ecolabel Européen ;
- Phase 2 (sur décision express de l’ADEME et suivant les résultats des diagnostics) : accompagnement de projet après le diagnostic et financement de dépenses d’investissement.
Cet appel à projet est lancé de manière concomitante par 5 Directions régionales volontaires de l’ADEME (Auvergne/Rhône-Alpes, Bourgogne/Franche-Comté, Bretagne, Corse, Nouvelle Aquitaine) sous la coordination de l’ADEME nationale.
A noter : indépendamment de cet appel à projets, les hébergements touristiques situés en-dehors de ces 5 régions peuvent prendre contact avec leur direction régionale de l'ADEME s’ils souhaitent engager une démarche Ecolabel Européen.
Explorateurs solidaires : à vos marques... !
L'ATES s'est associé à la plateforme québécoise Village Monde pour lancer une campagne de communication inédite, ambitieuse et insolite baptisée "Exploration en terres solidaires", qui vise à rendre les voyageurs acteurs du changement !Les Acteurs du Tourisme Durable au Salon Mondial du Tourisme 2017
Retrouvez nous sur le Village Tourisme Durable - Stand G024LES EXPOSANTS DU VILLAGE TOURISME DURABLE
Créée en 2011, le réseau des Acteurs du Tourisme Durable regroupe aujourd’hui une centaine de professionnels agissant en faveur d’un développement durable du tourisme. ATD coordonne sur le Salon Mondial du Tourisme un Village du Tourisme Durable où voyageurs, entreprises, territoires, étudiants, médias et porteurs de projet sont invités à venir échanger sur le sujet.
Dans le cadre de l’arrivée de la Ligne Grande Vitesse en juillet 2017, la Bretagne et son CRT ont engagé un vaste programme d’écomobilité sur les territoires bretons : En Bretagne sans ma voiture. Un des aboutissements de cette démarche est la mise en place de courts-séjours sans voiture de 3 jours et 2 nuits à destination de la clientèle parisienne. Tout a été pensé pour accompagner le visiteur tout au long de son parcours et faciliter ses déplacements en Bretagne. Les hébergements ont soigneusement été choisis pour leur engagement développement durable et leur capacité de bien accueillir le visiteur. Une rubrique spéciale « En Bretagne sans ma voiture » sera mise en ligne dès la mi-mars sur tourismebretagne.com pour présenter les séjours packagés et les idées séjours.
Double Sens, spécialiste des voyages solidaires depuis 2006, propose des séjours alternatifs en Amérique du Sud, Afrique et Asie. Les voyageurs prennent part à une action concrète tout en vivant le quotidien des habitants & découvrent le pays en immersion dans les communautés locales.
L’Ecole-Hôtel Solar a pour objectifs de co-concevoir un modèle innovant d’hébergement économique, assimilant les nouvelles tendances de consommation et de bien-être ainsi que les nouvelles technologies : Innover en intégrant à chaque étape les principes du développement durable. Contribuer au développement de l’attractivité touristique du territoire. Essaimer cette vision globale en formant les pépites hôtelières de demain.
Ecotour Albania s’engage à offrir des idées de circuits conçus de manière responsable afin que chacun se sente acteur, et puisse échanger avec d’autres acteurs tels que les locaux, différentes associations, ONG nationales ou internationales, hôteliers et restaurateurs, qui partagent la même vision que la leur.
Agence de voyages événementielle Funbreizh conçoit et anime des aventures foncièrement humaines, clé en main, en Bretagne et en Loire-Atlantique.
- Pour les entreprises, son équipe organise congrès et séminaires ;
- Pour les CE, elle imagine des sorties originales ;
- Pour les particuliers, elle réveille les envies d'escapades en Bretagne & en Loire-Atlantique
Funbreizh a imaginé une gamme « écoresponsable ». Rallyes écoresponsables, séjours et week-ends packagés avec des hébergeurs qui s’engagent à diminuer leur empreinte environnementale. L’objectif de Funbreizh est de démontrer qu’il existe une autre manière de voyager en Bretagne & en Loire-Atlantique pour les entreprises, les CE et les particuliers.Depuis plus de 30 ans Teragir accompagne et inspire des milliers de collectivités locales, établissements scolaires, jeunes, entreprises de l’hébergement ou de la restauration, dans leurs projets de développement durable.
Chaque jour Teragir montre que la préservation des ressources environnementales est aussi source d’économies et de bien-être social, grâce à ses programmes et labels : Pavillon Bleu, Eco-Ecole, La Clef Verte, la Journée internationale des forêts, Jeunes Reporters pour l’Environnement et le Stockholm Junior Water Prize.
Teragir est membre-fondateur de la Foundation for Environmental Education (FEE) présente dans 75 pays à travers le monde.
Jean Claude Fabre, consultant chez Tropical Management, présentera son projet de Village d’Hôtes, basé sur trois valeurs fondamentales : l’innovation, la qualité, la compétitivité. Ce concept est le fruit de plusieurs années de réflexion sur la question de l’innovation au service du tourisme, dans un objectif d’attractivité et de développement économique local. L’objectif du projet est de proposer aux nombreux villages touristiques « remarquables » en France et DOM, de pouvoir se doter d’un hébergement de qualité 4 saisons 100% écologique.
Widetrip est une agence qui a pour vocation à créer des rencontres humaines avec des visiteurs, en transformant des habitants en « guides raconteurs d’histoires vécues » procurant plaisir, surprise et enrichissement intellectuel au travers de la découverte d’une ville.
Widetrip enrichit les visiteurs grâce à une rencontre avec un « raconteur d’histoires», passionné par sa ville, pour permettre de la découvrir hors des sentiers battus, dans le plaisir et l’authenticité."Amical, solidaire, engagé et parisien, le Zazie Hôtel est aussi une Entreprise Solidaire d'Utilité Sociale, unique à Paris. Un décor vintage, parfaitement niché près de la Gare de Lyon et une réputation d'accueil chaleureux, conjugués à des objectifs d'inclusion sociale, de coopération et de développement humain.
Des ateliers et des conférences programmés
Jeudi 16 mars
Tourisme Durable, le nouveau Graal ?
Conférence professionnelle de 14h à 15h30 en salle Océanie
Voyager durable en France : l’exemple de la Bretagne et de la Ville de Paris
Atelier Grand Public de 14h15 à 15h
Vendredi 17 mars
Conférence de presse de 10h15 à 11h15
Samedi 18 mars
Comment voyager autrement ? A la Découverte de Séjours Responsables
Atelier Grand Public de 10h30 à 11h
La Biodiversité, un atout pour le Tourisme Durable ?
Tourisme Durable Twitter Chat #TDTC BiodiversitéLa biodiversité, c’est quoi pour vous ? Quelles relations avec le tourisme durable ?
Sur le plan écologique, la biodiversité représente tous les êtres vivants sur notre planète, et toutes les interactions entre ces derniers et leur environnement [France Nature Environnement]. C'est ce qui constitue un biotope [Terre des Sames], c’est-à-dire selon une des définitions, un type de lieu de vie défini par des caractéristiques physiques et chimiques déterminées, hébergeant un ensemble de formes de vie, la biocénose (flore, faune, fonge). Evidemment, la biodiversité inclut l’humain dans cet ensemble [Camping de la fontaine du Hallatte], et ses rapports avec le milieu dans lequel il vit.
Les relations avec le tourisme durable sont multiples. Pour France Nature Environnement, la biodiversité est le socle du tourisme durable, mais aussi son moteur, avec la nécessité de découvrir et de faire découvrir cet environnement. Le tourisme durable est en relation directe avec la biodiversité, car il encourage des pratiques et des notions telles l’apprentissage, la découverte, la sensibilisation, le respect, qui sont évidemment des bases du travail en randonnée [Terre des Sames]. Le tourisme durable implique la notion de protection de la biodiversité d'un territoire [Coopérative AJA], la préservation d’une multitude d’espèces, et pas seulement celles qui attirent les touristes [les globe-blogueurs].
Un tourisme bien géré et éthique permet de soutenir la conservation de la nature, et profite aux communautés locales [Coopérative AJA]. Ce qui importe c'est l'harmonie entre les espèces, si l'homme en est exclu cela ne peut pas fonctionner. Il est important que l’humanité ne voit pas dans la préservation de la nature, un frein à son développement, ni même à son épanouissement [les globes-blogueurs]. Préserver la nature, c’est préserver l’humanité. Ce lien n’est pas assez développé [Terre des Sames].
Avez-vous des exemples où tourisme et biodiversité ne font pas bon ménage ?
Il est certain que de nombreux exemples pourraient être trouvés où tourisme et biodiversité entretiennent de mauvais rapports, mais aussi, et fort heureusement de plus en plus, des exemples où le tourisme durable est un facteur de protection de cette dernière.
Il est évident que les visiteurs ont un impact sur la faune locale : perturbations des animaux, modification des habitudes, des migrations, de la reproduction... [Coopérative AJA]. Le tourisme de masse a un impact important sur les milieux fragiles, comme en Laponie, avec les motoneiges et les rennes, le tourisme cynégétique [Terre des Sames], mais aussi, l’hélicoptère au-dessus des forêts, le quad ou autres engins sur des sites sensibles [les globes-blogueurs]. Les balades à dos d’éléphants, mais plus largement toutes les activités touristiques qui placent l’animal au centre des attractions, au détriment de leur bien-être, juste pour l’amusement des touristes, dans une optique d’exploitation commerciale sont des perturbateurs de la biodiversité [Sara Duong].
Pour Reporters sans Frontières, certaines activités comme les safaris en Afrique pourraient perturber la biodiversité locale, et le développement de la faune locale. Plus généralement, une affluence touristique trop forte, et non maîtrisée, par rapport aux capacités d’accueil d’un territoire, est un facteur essentiel de la disparition de la biodiversité [les globes-blogueurs].
Selon France Nature Environnement, l’implantation d’un centre de loisir comme le Center Parc de Roybon est un anti-modèle du tourisme durable, car à l’origine des conséquences dramatiques qui ont vu la destruction de 76 hectares de zones humides. En revanche dans le cas du Center Parc du Bois aux Daims, le groupe a travaillé dès le départ en concertation avec la LPO, et des associations de producteurs locaux. Il n’est pas toujours facile de rattraper un projet mal engagé, d’où l’importance d'anticiper pour éviter ce genre de conséquences, et de ne pas avoir à trouver des moyens de compensation, souvent bien en deça de la réalité des destructions [France Nature Environnement].
Finalement, on peut déplorer assez peu de projets touristiques réellement respectueux de la biodiversité [Reporters sans Frontières]. De là l’utilité du développement du tourisme durable, qui a son rôle à jouer dans le domaine de la biodiversité.
Pros du tourisme, quelles sont vos bonnes pratiques en matière de biodiversité ?
La sensibilisation, et la pédagogie sont des vecteurs essentiels de bonnes pratiques en matière de biodiversité. Pour Terre des Sames, il faut montrer, expliquer, pour pouvoir sensibiliser, notamment en allant observer la faune à distance en milieu naturel, et en petits groupes avertis ; une grosse lacune étant que l’on manque souvent de cette pédagogie pour expliquer les liens qui existent entre l’homme et la nature [les Globes-blogueurs]. Il faut également faire appel à des professionnels du territoire pour sensibiliser les visiteurs, et les former, comme haies-vives-alsace.org, acteur local dédié à l’arbre champêtre, et à la préservation et plantation des haies en Alsace [Coopérative AJA]. Mais également informer en amont, les professionnels des sports de nature dans les aires protégées serait une bonne pratique à encourager, ainsi que la sensibilisation des plaisanciers en mer [France Nature Environnement]. Il faut mettre aussi l’accent sur la gouvernance, et intégrer la préservation de la biodiversité dans les projets comme au Pantanal, joyau de la biodiversité au Brésil [Reporters sans Frontières]. Pour les Globes-blogueurs, donner le goût de l’émerveillement par l’observation de la nature est un bon moyen de sensibiliser aux bonnes pratiques.
Au Camping de la Fontaine du Hallate dans le Morbihan, on a mis en place toute une gamme de bonnes pratiques, des nichoirs pour les oiseaux, un hôtel à insectes, des ruches, des panneaux et des livrets informatifs répertoriant les espèces de papillons et faisant de cet établissement un refuge classé pour de nombreuses espèces. Idem pour VVF Villages qui a mis l’accent sur la sensibilisation et l’apprentissage des bonnes pratiques concernant la biodiversité auprès de ses vacanciers, avec notamment des ateliers pour construire des nichoirs en matériaux recyclés, et l’implantation de jachères fleuries.
Et en milieu urbain, comment concilier tourisme et biodiversité ?
Concilier les activités humaines, et notamment le tourisme en milieu urbain, avec la biodiversité est possible si on a la volonté de le faire [France Nature Environnement]. Un développement écologiquement responsable des villes doit-être assuré, des efforts de conservation entrepris en périphérie pour assurer la conservation de la biodiversité locale. L’objectif étant d’assurer un équilibre entre les besoins de conservation de la nature, et les besoins des populations humaines [Coopérative AJA]. Il faut faire attention à ne pas trop aménager les parcs et jardins, à l’utilisation des pesticides, pour nuire le moins possible à la biodiversité, et l’expliquer aux habitants, comme à Nantes [les Globes-blogueurs].
Un bon moyen de concilier les activités humaines et la biodiversité en milieu urbain, peut-être également la réintroduction d’espèces en voie d’extinction dans notre quotidien de citoyens, comme l’ont fait la ville de Illkirch-Graffenstaden en Alsace, et la LPO en 2016, en installant un nichoir à faucon pèlerin dans le clocher de l’église Saint Symphorien, dont l’occupant a depuis agrandi la famille, et donné naissance à deux autres spécimens [France Nature Environnement].
Les établissements hôteliers, ainsi que les hébergements touristiques peuvent aussi jouer un rôle non négligeable en encourageant la biodiversité, notamment avec l’installation d’hôtels à insectes dans les jardins de leurs établissements, qui combattent les parasites, sans avoir à utiliser des pesticides, et assurent la pollinisation. D’une manière générale, limiter les pollutions sonores, les véhicules à moteur, les rejets de toutes sortes, mais aussi employer des produits d’entretiens et des matériaux bio, planter des espèces natives de la région dans les jardins des établissements touristiques urbains, ne peuvent que favoriser et encourager la biodiversité.
En milieu urbain, tourisme et biodiversité, peuvent se décliner sur le mode de balades urbaines, qui sont régulièrement organisées. C’est le cas de la ville de Paris qui propose des itinéraires pédestres pour découvrir la ville, mais aussi sa faune, sa flore, ses jardins, et ses bois. La création de jardins sur les toits est aussi une bonne occasion d’encourager la biodiversité dans nos cités, et bien sûr sa découverte.
Voyez-vous des opportunités entre tourisme, innovation, et biodiversité ?
De l’avis général des participants au tweetchat, les nouvelles technologies sont une bonne opportunité pour lier tourisme et biodiversité, afin de faire découvrir, sensibiliser, donner l’envie de visiter, et pourquoi pas de s’engager dans la préservation par des actions concrètes, comme en Alsace. Les NTIC peuvent-être un excellent vecteur pour partir à la découverte de la faune et de la flore d’une région, à l’exemple d’INPN Espèces. Grâce à une entrée facilitée par l’image et à une géolocalisation depuis son mobile, chacun peut ainsi en un clic mieux connaître la nature autour de soi [France Nature Environnement].
On peut aussi faire preuve d’innovation en créant une application de reconnaissance de chants d’oiseaux [Les Globe-blogueurs] ou encore créer des applications de jeux à l’instar d'un " Pokemon GO de la biodiversité" comme le propose la société française ENEO, qui peuvent être des occasions ludiques, pour petits et grands, de re-découvrir son lieu de résidence. Les applications mobiles de guidages pourraient également intégrer des circuits de découverte de la faune et de la flore, que ce soit en milieu naturel, comme en milieu urbain. Mais un des meilleurs moyens de préserver la biodiversité ne serait-il pas d’instaurer des zones de silence en milieu naturel, et sans wifi ?! [Reporters sans Frontières], et d’utiliser déjà les merveilleux supports pédagogiques que sont les parcs, les jardins, les forêts, le littoral, et la montagne, pour faire découvrir à nos enfants, ainsi que tout à chacun, la nature qui nous entoure, et l’importance de préserver et d’encourager la biodiversité [France Nature Environnement].
Promotion des Acteurs du Paris Durable 2017
Tout le monde peut participer, que vous soyez une entreprise, une association, une copropriété, ou bien un groupe de collègues ou d'amis...
10 actions engagées, et leurs porteurs, seront mis en avant sous la bannière "Parisiens pour le Climat", et seront présentés au public lors d'un évènement festif qui se déroulera en juin 2017, en présence d'élus de la Ville de Paris, et de journalistes.
Projets de lutte contre le gaspillage alimentaire
Appel à Candidatures de la Ville de ParisLors de l’édition 2016 du Budget Participatif, les Parisiens ont massivement voté pour le projet « Alimentation : du gaspillage au partage », qui prévoit une enveloppe de 1.500.000 euros d’investissement afin de soutenir la mise en place de projets permettant de lutter contre le gaspillage alimentaire tout en développant l’aide aux personnes en situation de précarité.
Cet enjeu majeur, mis en avant par vote de plus de 16.000 Parisiens, est également prioritaire pour la Ville de Paris qui s’est engagée à y répondre via son Plan de lutte contre le gaspillage alimentaire, adopté en décembre 2015 et qui prévoit treize actions visant à intensifier les efforts de la Ville pour remédier à ce gâchis inacceptable.
Dans ce contexte, le présent appel à projets a pour objet l’octroi de subventions d’investissement afin de permettre à des structures d’intensifier leurs actions de lutte contre le gaspillage alimentaire.
Les projets éligibles peuvent s’inscrire dans trois grandes catégories :
- Lieux de transformation des invendus alimentaires
- Innovation dans le cadre de la lutte contre le gaspillage alimentaire
- Amélioration de la ramasse et du stockage des invendus alimentaires
VVF villages a remporté le Trophée des entreprises - catégorie RSE !
Un encouragement pour progresser dans la démarche RSECette récompense a été justifiée sur la présentation de plusieurs éléments :
- Siège historiquement situé à Clermont-Ferrand > volonté de partager cette information et visibilité auprès des clermontois
- Ancrage dans l'Economie sociale & solidaire dont l'impact a été mesuré (Bilan social et environnementale 2014 / Agrément ESUS)
- Démarche RSE, construite à partir de l'ISO 26000, en 2013, autour de 4 axes de travail :
1/ Renforcer nos missions d'utilité sociale & solidaire (accès vacances aux publics fragilisés / mutualisation de moyens entre territoires et villages)
2/ Renforcer l'implication des salariés dans les projets de l'entreprise (évolution management / rapprochement siège et villages)
3/ Renforcer nos engagement durables et responsables auprès de toutes nos parties prenantes
4/ Réduire notre impact sur l'environnement (en particulier au niveau du patrimoine).
C'est donc sur cette base d'informations étayées d'actions que le prix a été attribué à l'association.
L'Année internationale du tourisme durable pour le développement, Kézako ?
Tourisme Durable Twitter Chat #TDTC spécial AITDDL’AITDD pour vous, ça veut dire quoi ? Réel espoir ou énième célébration ?
A la lecture de divers articles, enquêtes d’opinions, micros-trottoirs et autres discussions, il est clair que le tourisme durable n’évoque pas grand-chose pour la plupart des gens ou reste victime d’idées reçues. Pour Hopinéo, l’AITDD est une très bonne initiative puisque ça permet déjà de faire parler de tourisme durable, mieux le définir et le démystifier [Teragir], de remettre l’humain et la nature au cœur du tourisme [Les globe-blogueurs] [Fairbooking] !
Alors que ce secteur d’activité gourmand en ressources naturelles est souvent décrié par l’opinion publique, l’AITDD est une reconnaissance internationale de la contribution du tourisme au développement durable [Sara Duong], c’est un élan, une volonté, un optimisme, un moteur pour le tourisme de demain…et d'aujourd’hui [Terre des Sames]. C’est un signal fort envoyé aux acteurs du tourisme sur la nécessité d’agir rapidement, et de s’ancrer définitivement dans le développement durable [Teragir].
L’AITDD est également un bon levier éducatif, certaines écoles spécialisées dans le tourisme, ont accéléré la mise en place du thème du développement durable dans leurs programmes [Voyageons autrement]. À l’ESCAET, par exemple des cours de développement durable et de responsabilité sociétale des entreprises sont donnés aux futurs professionnels [Morgane Robin]
En somme, à nous de faire de l’AITDD un réel espoir et non une énième célébration [Hopinéo] !
Le tourisme durable pour le développement, concrètement ça donne quoi ? Avez-vous des exemples de bonnes pratiques ?
Chacun est d’accord pour dire que le tourisme durable pour le développement s’articule, bien évidemment, autour de bonnes pratiques, mais aussi autour de valeurs communes qui ne sont pas uniquement des arguments marketing censés faire vendre des voyages et des destinations. Ces valeurs évoquées par les intervenants, sont le respect de l’environnement (sauvegarde de la biodiversité et des paysages), et des populations (équité et partage), la recherche d’un développement harmonieux des activités, ainsi que le partage des bénéfices économiques pour favoriser le progrès social [Sara Duong].
Pour Terre des Sames, le tourisme durable pour le développement passe par la sensibilisation des touristes aux bons gestes à adopter lors de leurs déplacements mais aussi des populations locales qui ont un rôle majeur à jouer. L'adhésion à des associations est aussi une manière de soutenir les initiatives locales telles que Rurahelp qui développe des lampes solaires pour une école du Burkina Faso.
Si on retrouve chez ATD, un bon nombre d'exemples d'actions à mettre en oeuvre, les labels Pavillon Bleu et Clef Verte sont aussi des réseaux de partage de bonnes pratiques. Ces bonnes pratiques doivent être diffusées par la formation des professionnels en place, comme des futurs acteurs du secteur [Morgane Robin].
La question de l'éco-responsabilité est majeure, il faut absolument que les entreprises du secteur touristique intègrent l'impact de leurs activités sur l'environnement, ainsi que sur les économies et les populations locales; dans le secteur de l'hôtellerie, le développement durable est sans aucun doute un levier de compétitivité pour les hôtels [Sabine Mosser].
Quelles recommandations, messages, doit-on faire passer aux décideurs politiques ?
Les enjeux du développement durable doivent être pris en compte par nos politiques de manière transversale, et doivent être au cœur des stratégies de demain [Guillaume Cromer]. Les décisions, et les actions qui en découlent sur un territoire, doivent intégrer une gouvernance la plus large possible, une vision à long terme en se reposant plus sur les acteurs, et non comme parfois, uniquement sur des cabinets de consultants [FairBooking]. Le développement durable n’est pas un axe de communication, ni une option, mais une nécessité pressante dans le monde d’aujourd’hui [Sara Duong]. C’est pour cela que nos gouvernants doivent s'engager dans des politiques touristiques cohérentes sur leurs territoires [Terre des Sames]. Le développement durable constitue une réelle opportunité, bien plus qu’une contrainte [ClefVerte], dans les domaines économiques et social, notamment dans la perspective de création de nouveaux emplois.
En ce qui concerne notre pays, et sa place dans le peloton de tête des grandes destinations touristiques, la France se doit d’être exemplaire dans le domaine du développement durable [Morgane Robin]. Le tourisme durable est réellement une opportunité économique, et on ne peut que conseiller aux politiques de prendre en compte les conseils et avis, des acteurs du tourisme, grands et petits, engagés dans ce processus [Voyageons autrement][Les globes-blogueurs]. C’est bien parce que le tourisme a un impact environnemental important, comme beaucoup d’autres secteurs en mutation, que la question de son développement vertueux, doit-être au cœur des stratégies touristiques publiques, et professionnelles [Clef verte].
Toutefois, n'attendons pas tous des politiques pour changer nos représentations et habitudes car n'oublions pas que le changement c'est nous, et que cela passe d'abord par soi [Les globe-blogueurs]. L'avenir de notre planète est de notre responsabilité partagée [TourismesTV].
Avez-vous prévu des actions spéciales pour l’AITDD ?
Tous les participants engagés dans ce Tourisme Durable Twitter Chat souhaitent donner une visibilité importante à l'AITDD au travers d'actions de communication et/ou d'événements. Un préalable, étant de faire connaître et partager les objectifs de cette Année internationale.
Pour ATD, qui s'est positionné auprès de l'OMT comme coordinateur de l'Année en France, les projets sont particulièrement riches : conférences de presse, coordination de Village thématique sur le Salon Mondial du Tourisme, création d'une web série dédiée, organisation des Universités du Tourisme Durable et le lancement des Victoires du Tourisme Durable en guise de clôture.
Pour Hopinéo, 2017 sera l'occasion de lancer une nouvelle version de la plateforme, plus simple, plus accessible avec toujours plus de voyageurs et de bonnes pratiques.
Voyageons-Autrement.com continuera à relayer les actions mises en place par chacun, comme les conférences organisées par ATD, et lancera à partir de Mars, une campagne sur Instagram pour faire parler du sujet.
Du côté de Clef Verte, plusieurs opérations au programme : les "Instants Clef Verte" permettront de découvrir la démarche d'un établissement et mettre en valeur ses bonnes pratiques, des blogueurs partageront leurs "expériences Clef Verte" auprès de leurs communautés, et des rencontres terrains sont prévus pour faciliter la mise en réseau des gérants.
Pour ID-Tourisme, il s'agira d'organiser plusieurs événements dans les Alpes avec des réseaux comme Alpine Pearls ou Mountain Riders pour faire en sorte que le tourisme en montagne rime avec tourisme durable. Les Stations Vertes organisera d'ailleurs en mai une fête de l'écotourisme pour sensibiliser au respect de la nature.
En visite à Paris ? PariSolidari-Thé proposera également des expériences ludiques avec des jeux de piste participatifs et solidaires autour du développement durable.
Comment tous les acteurs, publics, privés, consommateurs, peuvent-ils faire avancer ensemble le tourisme durable ?
Il faut bien entendu, tous ensemble, valoriser les retombées économiques, sociales, et environnementales du tourisme durable [Fairbooking], favoriser le partage d'expériences et de bonnes pratiques autour de lieux dédiés à la transmission [Hopineo]. Pourquoi pas la création d’un observatoire du tourisme durable [Fairbooking]. Organiser des réunions entre citoyens professionnels et acteurs publics pour mutualiser les connaissances et faire évoluer les projets [Morgane Robin]. Mettre en oeuvre une nouvelle gouvernance du tourisme, plus soucieuse d'impliquer l'ensemble des acteurs en présence, dans la gestion durable des destinations [Hopineo]. Aider les acteurs du tourisme durable à mieux communiquer par exemple avec un manuel de Marketing pour tous [Voyageons Autrement]. Mais aussi en restant vigilant sur les destinations que l'on choisit de mettre en avant dans nos communications à destination du public, privilégier les destinations engagées et boycotter certaines autres [TourismesTV]. En rejoignant la belle dynamique du réseau ATD [ID-Tourisme] !
Label Clef Verte : lancement de la campagne 2017
Les candidatures 2017 sont ouvertes ! Découvrez également le nouveau site Internet du label.Un nouveau site internet tout en images
Après plusieurs mois de développement, la Clef Verte est heureuse de vous présenter son nouveau site Internet sur www.laclefverte.org. Vitrine de notre label sur la toile, ce site a été voulu moderne et interactif. L'image y occupe une place importante. Le site intègre un nouveau moteur de recherche, plus clair et plus intuitif, et la présentation de chaque établissement laisse place à plus d'image et de description.
Les candidatures au label Clef Verte sont ouvertes !
Le label s'adresse aux hôtels, campings, gîtes, meublés de tourisme, chambres d’hôtes, résidences de tourisme, villages et centres de vacances, restaurants, qui s’engagent dans une démarche environnementale performante avec pour objectif d’évoluer en permanence.
De nouveaux critères intègrent cette année le référentiel Clef Verte. En effet, les critères Clef Verte sont basés sur un socle commun défini par Green Key International et révisés régulièrement pour maintenir un haut niveau d'exigence. Ainsi cette année, le référentiel amènera les professionnels à se saisir de nouveaux enjeux grâce à de nouveaux critères portant sur la RSE (parité, ancrage local…) et sur l'alimentation (provenance et saisonnalité des produits, gaspillage alimentaire…).
Vous pouvez accéder gratuitement aux outils, aux critères et à l'auto-diagnostic en créant votre compte sur l'espace professionnels.
Et si vous souhaitez concrétiser votre démarche par l'obtention du label, vous avez jusqu'au 30 avril pour déposer votre dossier de candidature.ID-TALKS, une émission sur les réflexions touristiques lancée sur Youtube
Lancée le 31 janvier dernier, Guillaume Cromer, directeur du cabinet d’ingénierie en marketing du tourisme, ID-TOURISM, souhaite prendre la parole régulièrement sur Youtube afin de réagir sur l’actualité du tourisme en France et à l’international, donnant ainsi des clés de lecture aux professionnels du secteur sur les questions de marketing, attractivité, digital et aussi de développement durable.
Pour lui, le secteur de l’ingénierie et du conseil n’a pas vraiment pris le tournant du digital alors que les experts ont énormément de choses à dire. Accompagnant de manière sur-mesure les professionnels du tourisme de tous métiers, hébergeurs, tour-opérateurs, élus et techniciens au sein d’organismes de gestion de destination ou encore acteurs du tourisme social, il a une vision transversale et globale des métiers et de cette industrie.
Spécialisé au départ sur les questions de marketing du tourisme durable, il a appliqué à sa société, ID-Tourism, les recettes qu’ils présentaient à ces clients, c’est-à-dire, mieux écouter ses clients, faire du sur-mesure et être présent au maximum sur le digital.
« Quand je me suis lancé dans ce métier en 2008, mon objectif était clair : consultant est un formidable moyen de changer les choses dans les organisations ! » prône Guillaume Cromer aujourd’hui. Représentant d’une génération Y qui souhaite impacter dans son métier et son quotidien, il a décidé de bousculer les codes assez classiques du milieu du consulting comme le prouve le lancement de ID-TALKS avec un épisode toutes les 2 semaines au départ, puis, plus fréquemment par la suite.
Il a eu l’idée en visionnant régulièrement l’émission « Marche ou Crève » de Manuel Diaz sur l’entrepreneuriat digital. Court, efficace, professionnel et avec à chaque fois un thème précis puis des invités pour débattre.
Sur sa chaîne, Guillaume rebondira sur l’actualité du tourisme nationale et internationale avec une réflexion sur les enjeux marketing, d’attractivité, de prospective ou encore de développement durable. Les sujets sont nombreux et toucheront tous les métiers du secteur.
Pour le 1er épisode, il pose la question de l’attractivité de la destination France. Est-elle tendance ? Alors que les classements des destinations tendances apparaissent un peu partout dans les magazines, l’absence de la destination lui pose problème. Souci d’attractivité, d’image perçue, il pose pour l’instant un diagnostic un peu sombre… avant de trouver les solutions lors des prochains épisodes promet-il.
Un Village Tourisme Durable au Salon Mondial du Tourisme de Paris : REJOIGNEZ-NOUS !
En 2017, intégrez le Village Tourisme Durable !LE VILLAGE TOURISME DURABLE, LES AVANTAGES
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Mener une action commune
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Donner plus de visibilité à votre structure et votre engagement
-
Bénéficier d'une communication accrue (communication réalisée par ATD sur le site, newsletter et réseaux sociaux, votre logo sur la page dédiée de Destinations Nature, le Village identifié sur le plan d'entrée du Salon, le nom de votre structure sur le guide de visite).
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Possibilité d'animer une conférence professionnelle ou d'animations grands publics
- Profiter de tarifs avantageux
LE VILLAGE TOURISME DURABLE, LES TARIFS
MEMBRES ATD
Afin de permettre au plus grand nombre d'être présents, nous avons obtenu des organisateurs des conditions privilégiées. Plusieurs offres sont vous proposées :
-
1500€ TTC par exposant pour 4 jours de salon (3 m2 de surface , un comptoir et un tabouret) - au lieu de 2940€
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750€ TTC par exposant pour 4 jours de salon sur un comptoir partagé - offre réservée aux exposants du Village Tourisme Durable
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400€ TTC par exposant pour une journée d'exposition (3m2 de surface,un comptoir et un tabouret) - offre à la journée réservé aux exposants du Village Tourisme Durable
NON MEMBRES ATD
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1800€ TTC par exposant pour 4 jours de salon (3 m2 de surface , un comptoir et un tabouret) - au lieu de 2940€
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2017, Année internationale du tourisme durable pour le développement : les acteurs français s'engagent
Conférence de presse organisée le 23 janvier à l'Office du Tourisme et des Congrès de ParisATD, porte-parole de l’Année internationale en France
Créée en 2011, Acteurs du Tourisme Durable a pour objet de fédérer, représenter et promouvoir les professionnels du secteur agissant en faveur d’un développement durable du tourisme. Par sa mission de valoriser les bonnes pratiques, ATD s’est naturellement positionné auprès de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), du Ministère des Affaires Etrangères et d’Atout France comme le porte-parole de cette Année internationale du tourisme durable. Guillaume Cromer, Président de l’association, parle d’un plan d’actions ambitieux avec la coordination d’un Village Tourisme Durable sur le Salon Mondial du Tourisme de Paris en mars, le lancement d’une campagne d’image sur les réseaux sociaux en juin, l’organisation de la troisième édition des universités du tourisme durable et des premières Victoires du Tourisme Durable ! ATD qui regroupe aujourd’hui 85 membres (collectivités, hébergements, prestataires d’activités de loisirs, voyagistes, services aux entreprises) souhaite atteindre les 150 adhérents d’ici la fin de l’année.
2017 : des engagements et des actions pour les professionnels du secteur !
Du côté de l’aérien, Air France s’engage pour la mise en place d’une filière française de biocarburant pour l’aviation, « piste la plus prometteuse pour réduire les émissions de CO2 » selon Tatiana Durand de Bousingen, Directrice des Ventes Tourisme et Groupes. Chez les voyagistes, l’ATES (Association du tourisme équitable et Solidaire) mène cette année une étude d’impact du tourisme équitable et solidaire dans les pays du Sud et Transat France ouvre la voie à d’autres géants du secteur avec une labellisation Travelife et prochainement ATR (Agir pour un Tourisme Responsable). De nouvelles destinations sont également à découvrir à travers la parution de 6 guides Tao originaux et durables.
En parlant de géants, Pierre & Vacances – Center Parcs nous rappelle l’ouverture en juillet 2017 de Villages Nature Paris et le Groupe Barrière se challenge sur le gaspillage alimentaire et l’affichage environnemental. À Paris, Hervé Guillon, Responsable tourisme durable et adapté à l’Office du Tourisme et des Congrès poursuit l’accompagnement des hôteliers dans une démarche éco-responsable. Franck Laval, Directeur du Solar Hôtel, établissement économique et écologique dans le 14ème arrondissement, annonce l’ouverture de 4 « écoles-hôtels Solar » avec l’intégration du développement durable en toute transversalité. Enfin, le label Clef Verte travaille pour élargir les critères environnementaux à des critères RSE et de restauration responsable. Une chose est sûre, 2017 offre de belles perspectives pour le tourisme durable…
Retrouvez ci-dessous le communiqué et dossier presse de l'événement
Portraits vidéos d'hébergeurs bretons engagés
Hôtel-restaurant-spa La Butte à Plouider et chambre d'hôtes La Ricardière à GroixDécouvrez ces vidéos ci-dessous, et encore plus de Portraits Tao sur notre chaîne Youtube.
Créer son séjour sans voiture personnelle
Universités du Tourisme Durable 2016, le compte rendu de l'atelier n°6Introduction du sujet par l’animatrice
Bonjour à tous ! Je m’appelle Catherine GIRARD. Je suis responsable du Pôle Chantiers régionaux du CRT Bretagne dans lequel nous travaillons notamment sur tout ce qui est mobilité douce, le schéma régional des vélos routes et voies vertes, la randonnée pédestre, la randonnée équestre, la valorisation des Canaux de Bretagne…Toutes les activités du pôle sont orientées vers le tourisme durable et cette question n’est pas cantonnée à deux ou trois personnes mais bien à l’ensemble de l’équipe du CRT et donc l’ensemble des acteurs.
Vous êtes nombreux à vouloir parler d’éco-mobilité cette après-midi, sujet d’innovation que l’on va retrouver dans les témoignages. Comme cela a été souligné ce matin, ce qui est intéressant dans le tourisme durable c’est que nous sommes en pleine expérimentation d’un tas d’initiatives. Alors pourquoi l’éco-mobilité ? Vous savez tous aujourd’hui, qu’il y a des enjeux majeurs, des enjeux environnementaux liés notamment au réchauffement climatique, à la pollution atmosphérique, qui nous incite à réinterroger nos pratiques pour réduire notre impact. La définition même du touriste, se traduit par le déplacement, la mobilité. C’est l’essence même de l’activité touristique. De ce fait, les acteurs du tourisme sont particulièrement concernés.
L’automobile est le premier moyen de déplacement en France et c’est flagrant en Bretagne. C’est un moyen de location qui pose problème car porteur de nuisances pour notre santé, de bruit, d’odeurs dans nos villes. Il y a aussi le changement des comportements, des attentes nouvelles des clientèles à la recherche d’autres expériences, d’une parenthèse dans leur vie un peu turbulente et frénétique, ralentir pour se mettre dans une dynamique autre que celle vécue au quotidien. Sur les enjeux économiques, on anticipe les risques d’augmentation du prix du carburant et la diminution des réserves. Même s’ils existent différents discours sur la question, globalement, cela aura des effets sur les activités touristiques, les départs et modes de déplacement. La mobilité est un sujet dont on se saisit aujourd’hui en amenant les acteurs à travailler ensemble pour trouver des solutions.
À l’occasion de l’arrivée du grand projet "Bretagne sans ma voiture", on engage toute une démarche autour de nouveaux séjours Bretagne sans voiture. Il y a une forte mobilisation de la part des destinations, des hébergeurs, des agences réceptives pour essayer de monter en connaissance et production d’offres adaptées à ces nouvelles façons d’arriver en Bretagne. Mais allons plutôt voir ce qui se passe ailleurs…
"LE MARCHÉ GERMANOPHONE EST BEAUCOUP SENSIBLE AU TOURISME DURABLE", JULIKA JAROSCH
Je travaille à Grenoble pour Alpine Pearls, une association internationale de communes dans le lac alpin. Il y a donc 25 communes engagées sur le tourisme durable et surtout sur la mobilité douce. C’était un projet européen lancé il y a 10 ans, financé par l’espace alpin (Slovénie, Allemagne, Autriche, Italie, Suisse et France) pour que les communes puissent travailler ensemble sur ces questions. Moi, j’anime les deux seules communes francophones à savoir Val Cenis Termignon en Savoie et les Diablerets en Suisse. Je vous emmène donc en voyage dans ces deux communes…
Imaginez que vous prenez le train jusqu’à Chambéry ou Genève, ensuite vous prenez un petit train ancien en direction des Diablerets. Pas besoin de voiture, vous avez trouvé une navette, un taxi ou l’hébergeur vient vous chercher. Voilà notre idée à l’avenir. Voyager sans voiture, arriver sur place, profiter de beaux paysages dans les transports en commun, à vélo, à cheval, en voiture électrique. C’est ce qui rassemble nos membres et l’association des perles alpines garantit la possibilité d’avoir recours à la mobilité douce sur place. Notre démarche de développement durable est de travailler sur la transition énergétique, les circuits courts, la production locale même si chaque commune ou ville a ses spécificités ; à Termignon par exemple, il y a une offre touristique autour de la randonnée dans le Parc de la Vanoise, d’autres communes se spécialisent autour du parapente, du bateau, de la raquette. Je travaille spécifiquement avec les élus car ce sont les premiers à convaincre pour faire aboutir la démarche. Il y a des communes très avancées et d’autres beaucoup moins. En tant qu’animatrice, j’invite tout le monde autour d’une table et leur donne des idées pour s’inspirer les uns des autres, travailler avec les acteurs locaux, les habitants, à la construction d’une offre.
Le service rendu par Alpine Pearls est de rassembler les communes, produire une communication et une stratégie marketing globale. Notre cible prioritaire est le marché germanophone car beaucoup plus sensible au tourisme durable et aux voyages en train. Moi-même petite, habitant à Berlin, je prenais le train pour faire du ski en Autriche. C’était il y a 25 ans, donc cela fait longtemps que c’est intégré dans l’esprit allemand. Vient ensuite les anglais, que nous essayons de motiver à ne pas louper de voiture à Genève mais prendre les transports en commun.
Il est difficile de mesurer les résultats tangibles car nous ne vendons pas directement le produit, nous renvoyons toujours vers le site de l’hébergeur, de l’office de tourisme…Par contre j’ai eu le retour d’un hébergement à Termignon, labellisé depuis un an, qui a 40% de plus de visiteurs sur son germanophone et 20% de ventes en plus sur cette cible.
"LA BASE DE L’ITINÉRANCE DOUCE, C’EST LA QUALITÉ DES PAYAGES", CAMILLE GUYON
Je vais vous présenter ce qu’on a appelé les « escapades natures sans voiture » dans les Grands Sites de France. Les Grands Sites de France qu’est-ce que c’est ? Ce sont des paysages emblématiques protégés, qui ont comme un cœur un site classé avec une protection règlementaire. Comme ce sont des sites très fréquentés, cela suppose de mettre en place une gestion et mise en valeur durable pour accueillir ces visiteurs. Ces paysages sont engagés dans une démarche, à l’issue de laquelle, ils reçoivent le label Grands Site de France, label d’État remis par le Ministère de l’Écologie pour 6 ans. Il y a un travail d’amélioration en jeu puisqu’à l’issue des 6 ans, il faut redéposer un dossier. Notre conviction est de dire que la base de l’itinérance douce est la qualité des paysages, c’est donc notre cœur de métier. En Bretagne, la Pointe du Raz est labellisée, Quiberon et le Cap Fréhel sont en cours de démarche. En tout nous avons 14 sites labellisés Grands Sites de France et une trentaine en projet, c’est un réseau qui a bien sûr vocation à s’étendre.
Pour revenir sur le concept "escapades nature sans voiture", nous sommes partis du constat que pour se rendre dans une capitale européenne c’est à priori faisable, en avion et en train. Par contre, quand il s’agit de se rendre dans un espace naturel c’est plus compliqué. À l’image des "City Break", on a créé les "Country Break" sur le principe d’un court séjour de deux ou trois jours, 100% sans voiture de son domicile au site, puis sur le site lui-même. Le projet a été expérimenté par Pierre, l’un de nos bénévoles. L’idée n’est pas de construire en soi un produit touristique mais plutôt faciliter, valoriser ce qui existe déjà, parfois inconsciemment, sur le territoire.
Comment se déroule le projet ? Les Grands Sites membres du réseau se portent volontaires pour tester le concept. À partir de là, soit Pierre, notre « escapadeur » mystère, a carte blanche pour choisir son parcours, le mode de transport utilisé, l’offre de découverte, l’hébergement…soit le site souhaite tester une offre prédéfinie. Dans les ¾ des tests, Pierre choisit lui-même son itinéraire, cherche l’information de manière autonome, réalise son escapade puis fourni un compte rendu détaillé : informations trouvées en amont et sur place, message véhiculé par les hébergeurs, les restaurateurs, la signalétique sur les sentiers de randonnée et sentiers vélos, liaison entre les différents moyens de transports…Pierre a un œil critique de l’expérience de l’escapadeur, mais toujours avec bienveillance, il note ce qui a marché, ce qui a moins bien fonctionné et les pistes d’amélioration envisagées. À partir de là, si on estime que l’escapade est réalisable telle quelle, on la valorise sur notre site dédié aux escapades sans voiture avec la rubrique les Carnets de Pierre. Vous pouvez y retrouver, la carte du parcours réalisé par Pierre, les moyens de transports utilisés, les incontournables de visites à faire. Il y a toujours un renvoi vers le site des Grands Sites de France ou l’Office de Tourisme en question pour que le visiteur puisse construire sa propre escapade.
Pierre a également soulevé le problème du sans voiture, n’est pas l’accès au site mais ce qui vient après. Selon lui c’est une question de choix. Le choix en termes de moyen de transport utilisé : sur un terrain plat, il est plus facile de marcher que sur un terrain vallonné, pourrais-je trouver un vélo électrique ? C’est le choix aussi de l’itinérance ou d’un rayonnement autour d’un point central : qu’en est-il de mes bagages ? Le choix aussi par rapport à la météo : si l’escapadeur est en vélo, ce n’est pas pareil qu’en voiture ! Je trouve donc très pertinent l’onglet "que faire quand il pleut".
En termes de communication, nous avons effectué des relations presse, une petite campagne digitale, créé un compte Instagram. À l’issue de cette expérience de deux ans, il y a aujourd’hui 9 escapades en ligne, il y en aura deux de plus au printemps 2017 et plusieurs testées l’année prochaine. On a constaté une vraie dynamique de la part de nos membres pour tester leur offre de séjours sans voiture. Cela nous a permis d’asseoir un positionnement sur l’économie du tourisme durable et l’éco-mobilité, tant au niveau national que local, et impliquer les acteurs socioprofessionnels et élus sur cette thématique.
"C’EST DANS L’ADN DE LA BRETAGNE D’ÊTRE UN TERRITOIRE EXPÉRIMENTATION", S֤ÉBASTIEN GEORGES
Le tourisme on y travaille depuis quelques années, je vais vous présenter la vision de SNCF. Ce qui nous a donné envie d’accélérer c’est le projet des lignes à grandes vitesses. Il y a eu beaucoup d’investissements de la part de la Région. On va gagner 37 minutes entre Paris-Rennes, soit 1h25 de temps de parcours, c’est tout de même exceptionnel. Si on regarde du côté de la pointe Bretagne, c’est 45 minutes de gagner donc toute la Région va en bénéficier. Une vraie marche va arriver à partir de Juillet 2017 avec 20% d’offres supplémentaires. On va assister à un développement des courts séjours, car on sait que le choix d’une destination dans le cadre d’un city break, c’est le croisement du temps de parcours avec le prix. L’excursionnisme breton nous intéresse également car 1/3 des bretons font des escapades à la journée de plus de 50km. Nous avons donc construit notre offre avec cette donnée d’entrée.
Sur le tourisme on ne part pas de rien. Il existe déjà des produits comme le "Oceanopass" qui permet d’arriver à Océanopolis en train ou en bus. On accompagne également des événements en Bretagne comme le Festival des Vieilles Charrues ou le Festival Interceltique de Lorient car le train reste un moyen de transport de masse. Quand on parle de tourisme et trains en Bretagne, il faut aussi parler de vélos car de plus en plus de personnes empruntent le train avec un vélo. Nous avons cherché des solutions au problème de cohabitation entre les personnes sans vélos et celles avec des vélos. Nous avons proposé un mode innovant avec des trottinettes électriques, des vélos pliants…et cela a été un succès. Nous cherchons encore des partenaires pour trouver des systèmes de navettes pour rapatrier les vélos et ainsi améliorer le confort des voyageurs.
La région Bretagne, qui finance les TER, a créé de nouvelles rames avec différents univers : un espace famille avec distribution de kit (coloriages, mots croisés…) pour les enfants, un espace découverte avec des expos qui tournent en permanence sur les week-ends en train, expérimentation de séjour pour seniors avec Funbreizh pour redécouvrir le TER…Rapidement nous avons mis en place une page web dédiée avec des idées de sorties et une agence groupe pour répondre à la demande des seniors mais aussi des écoles.
Au niveau tarifaire, il y a une grille nationale et une grille régionale, la région met la main à la poche pour favoriser le voyage. Une étude a montré que 90% des bretons habitant à plus de 5 km d’une gare n’avaient jamais pris le TER et n’avaient aucune idée du prix. On a donc travaillé sur la portion kilométrique avec 5 niveaux : 0-5-10-18-28€. Le 0 signifie que sur le TER, avec un titre payant, on peut faire voyager 4 enfants de moins de 12 ans gratuitement. Le samedi, lorsqu’il y a des trains moins fréquentés, on offre le retour. Par exemple, Rennes-St Malo coûte 18€ l’aller, si vous êtes 2 adultes, 3 enfants, cela vous revient à 36€ aller-retour. Nous souhaitons lever le frein des coûts.
Avec l’arrivée d’un nouvel outil de production et 20% de trains en plus, nous voulons vraiment rentrer dans le détail du tourisme. Il faudra déjà faire connaître l’offre existante sur le territoire en travaillant avec Voyages-SNCF et TER Bretagne pour créer une vitrine. Ensuite, nous créerons 10 nouvelles offres pour des excursions en Bretagne sans sa voiture. La difficulté se trouve dans les derniers kilomètres, l’offre doit être fluide, les horaires et moyens de transports bien identifiés. Saint Malo, c’est facile d’accès comparé à d’autres endroits comme la Pointe du Raz inaccessible en train. On attend donc des journées comme aujourd’hui pour pouvoir travailler en co-construction avec vous et concevoir de nouveaux produits.
Il n’y a pas beaucoup d’exemples identiques dans d’autres régions de France. C’est dans l’ADN de la Bretagne d’être un territoire d’expérimentation.
"DANS MOINS DE 5 ANS, LE DURABLE NE SERA PLUS UN CRITÈRE MAIS UN PRÉREQUIS", JEAN-VINCENT PETIT
Funbreizh est une agence de voyage réceptive, c’est-à-dire qu’on n’envoie pas les clients à l’étranger, on les fait venir en Bretagne. Nous avons démarré en 2009. Aujourd’hui c’est 13 collaborateurs, deux agences et deux agences en cours de création pour vraiment mailler le territoire. La mission de l’entreprise est de faire partager les aventures foncièrement humaines en Bretagne et en Loire-Atlantique pour tous les publics, entreprises, groupes et individuels. Nous avons souhaité le faire en respectant toutes les parties prenantes, l’ensemble des prestataires, le territoire et son environnement. Il fallait que notre tourisme soit évidemment durable
Pour aller très vite sur nos différentes cibles. Nous proposons plus de 100 activités pour le tourisme d’affaires avec par exemple, la création du premier rallye d’aventure éco-responsable pour véhicule électrique. Pour la partie groupe, on propose des séjours packagés éco-responsables pour aller à la rencontre des acteurs locaux, des artisans, faire des dégustations… Sur la partie individuelle, nous offrons des séjours de tourisme durable, estampillés "Voyagez Responsable" du CRT Bretagne. On a aussi un coffret cadeau éco-responsable : avantages quand le client part en basse et moyenne saison, garantie de disponibilité toute l’année, coffret fabriqué à 15 km de chez nous. On a également sorti une carte éco-responsable, fabriquée en Loire-Atlantique, avec un panel d’activités.
Notre clientèle aujourd’hui c’est 70% de couples et 30% de familles, 65% en provenance du Grand Ouest (compte tenu des courts séjours que nous proposons), 30% de clientèle parisienne, 5% en provenance d’autres régions dont étrangères. Ce qu’elles apprécient et choisissent chez nous, ce sont les séjours packagés. Notre métier, c’est donc de simplifier toute la chaîne (hébergement, restauration, activités, transport) qui devient de plus en plus complexe parce que le client est de plus en plus exigeant.
Sur la partie séjours sans voiture, il y a deux visions. Moi, je travaillais sur Paris et toutes les semaines, je me disais "Comment je peux rater un super week-end en Bretagne ?!". Donc, on prend sa voiture avec 2h pour atteindre le péage le vendredi soir et 2h après le péage le dimanche soir. Sur un super week-end de 48h, vous passez 20% de votre temps en voiture. Voilà pour la vision très pragmatique. La deuxième vision, c’est que finalement la voiture ne sert à rien quand on fait du tourisme, quand on va découvrir, ça n’apporte aucune valeur, sous réserve que le montage du séjour soit bien ficelé. Pour sortir de Paris, l’idéal ce n’est pas Blablacar mais bien le train. Après, il faut mettre en place les bons moyens de locomotion aux bons moments : vélo, voiture électrique, TER…
Nous avons l’objectif de monter une soixantaine d’offres de séjours sans voiture d’ici la fin de l’année pour intégrer tout ça dans un coffret cadeau "Paris-Bretagne", en y intégrant directement les billets de train. La difficulté, c’est parfois de trouver les acteurs locaux et de mailler tout ça. Le plus simple pour le client, et il faut se mettre à sa place, c’est souvent de lui remettre un véhicule électrique.
On sait tous que le tourisme durable, ce n’est pas un critère de choix pour le client. Ce qu’il veut c’est un séjour insolite, cocooning, romantique…mais pas durable. Je pense que le projet "Bretagne sans ma voiture", lancé par la Région et le CRT fait que tout est en train de bouger. Il y a une vraie prise de conscience des acteurs. Certains, investis depuis très longtemps, ont déjà mis en place tous les éléments et vont aujourd’hui pour les valoriser. Ce qu’on doit penser, c’est que le durable ne sera plus un critère mais un prérequis. Ce ne sera pas un prérequis dans 20 ans mais nous pensons dans moins de 5 ans. Parce que l’histoire s’accélère, tout va de plus en plus vite : les premiers smartphones datent de 2007, Facebook c’était en 2004…Bretagne sans ma voiture, c’est déjà demain !
« 82% DES GENS VIENNENT EN VACANCES AVEC LEUR VOITURE PERSONNELLE », SOPHIE PLASSART
Alors l’ADEME n’est ni un opérateur de transport, ni un acteur du tourisme. Nous sommes chargés par les pouvoirs public de mettre en place la transition énergétique et écologique dans la société française. L’objectif de l’ADEME est de mettre en œuvre un levier stratégique par rapport à l’impact environnemental parce qu’en faisant le bilan carbone d’un séjour touristique, ce qui plombe, c’est le transport. 82% des gens viennent en vacances avec leur voiture personnelle. Les réserves pétrolières ont encore 47 ans mais la tension énergétique commence demain.
Depuis 5 ans, nous travaillons sur la mobilité touristique et avons décidé de monter un programme avec les hébergeurs. C’est un travail de co-construction, parti d’une feuille blanche, pour définir une méthodologie qui sera validée en 2018. L’objectif est d’accompagner les hébergeurs à auto diagnostiquer l’offre de mobilité pour séjourner chez eux, rechercher des transports et des activités qui seront rassemblés sur une fiche mobilité et diffusés aux clients. Finalement les hébergeurs connaissent les alentours, mais pas précisément. Il est donc de pouvoir synthétiser des interrogations simples : Comment vient-on en Bretagne ? Comment rejoindre l’établissement ? Quels services et activités à proximité ? Comment y accéder ? C’est aussi s’engager en équipe dans le défi de proposer des services innovants, se différencier, renforcer la démarche d’écoresponsabilité, dialoguer avec les élus, intégrer la communication régionale… L’avantage pour le professionnel, c’est que l’ADEME finance l’accompagnement par un bureau d’étude, pour partager des réflexions, bénéficier d’outils structurants jusqu’à l’évaluation.
Nous sommes en train d’engager les professionnels dans la démarche au travers de 5 ateliers pour faire monter en compétences, apporter une série d’enseignements et de réflexion. Il y aura aussi un guide de communication et des relations presse pour promouvoir les professionnels engagés. Le premier outil est un outil d’auto diagnostic sur la mobilité composé de 4 onglets : diagnostiquer son auto mobilité, évaluer la maturité de son projet, une fiche pratique et des pistes d’actions. On questionne l’hébergeur sur sa connaissance des services d’éco-mobilité, sur des idées de séjour mobilité (sans forcément un objectif de commercialisation mais plutôt de mise en situation). L’idée est qu’on termine le programme au printemps 2017 de façon à ce que les séjours puissent être retravaillés par l’équipe du CRT. Les outils seront libres de diffusion en 2018.
Tourisme d'affaires et RSE, où en est-on ?
Universités du Tourisme Durable 2016, le compte rendu de l'atelier n°5Introduction du sujet par l’animatrice
Merci d’être là pour cet atelier dédié à la partie tourisme d’affaires et RSE. Je suis Constance HUCKENDUBLER, directrice formation à l’ESCAET, école de commerce spécialisée voyage de loisirs et d’affaires à Aix en Provence. Nous avons également une activité de formation professionnelle, publication et événementiel toujours liées au monde du voyage. L’idée de cet atelier est de s’interroger sur les besoins et la façon dont les entreprises organisent des événements durables en prenant compte toute la chaîne : en amont dans le choix des fournisseurs, la gestion pendant l’événement, mais également après avec les implications et impacts que le tourisme d’affaires responsable va engendrer en interne au sein de l’entreprise, mais aussi sur les territoires.
Durant les prochaines 45 minutes, nous allons échanger avec les intervenants puis nous travaillerons sous forme d’ateliers. Nous avons des intervenants de milieux et de structures différentes avec justement, des niveaux de maturité différentes sur cette notion de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Nous allons être dans les principes de l’application du développement durable au sein de l’entreprise, que ce soit social, environnemental ou économique.
"LES SIGNES EXTÉRIEURS D’ÉCO-RESPONSABILITÉ PERMETTENT D’ÉVITER LES GRANDS DISCOURS", OLIVIA GAUTIER
Les Orangeries est un hôtel-restaurant qui offre des séminaires près de Poitiers, à Lussac-les-Châteaux. C’est un hôtel éco labellisé depuis 10 ans, un restaurant potager bio maître restaurateur. Nous proposons des séminaires qui sont évidemment cohérents avec nos engagements durables. Ce qui est intéressant, c’est que les séminaires constituent une clef d’entre en matière de développement durable sur le marché touristique. Les premières demandes où il y avait expression d’un besoin sur ce sujet, étaient soit des cadeaux de quelqu’un qui voulait faire plaisir à une personne qu’il savait engagée en lui offrant un séjour chez nous, soit des séminaires.
D’ailleurs Jacques Bregeon l’a dit, s’il y a un domaine qui lui a rapporté, c’est celui-là. Cela concerne non seulement les entreprises très engagées qui n’imaginent même pas aller dans un lieu qui n’est pas engagé, mais aussi les entreprises qui sont en cours de développement de démarche RSE et cherchent des lieux qui portent ces valeurs. C’est un peu comme un uniforme, si on a des valeurs fortes d’entreprise, le lieu du séminaire doit porter ces valeurs.
L’accès est un élément indispensable. Nous n’aurions jamais eu des clients tels que WWF ou Utopie, si nous n’avions pas été accessibles en train. Maintenant, nous sommes dans une démarche d’intégration de l’écosystème, c’est-à-dire que plus on connaît les fournisseurs en cohérence avec notre démarche, plus on peut organiser de visites thématiques pointues. Par exemple, emmener un groupe chez un paysan boulanger et lui faire vivre une expérience. Il faut être attentif à la cohérence dans les détails. Ce qui est intéressant dans les séminaires c’est de pouvoir personnaliser. Je trouve que c’est un domaine où les signes extérieurs d’éco-responsabilité permettent d’éviter les grands discours. Mettre en avant l’Écolabel, c’est quand même une garantie de résultat et une fois qu’on a compris les cinq axes de critères, on est capable d’expliquer en quoi on répond aux attentes des clients.
Sur l’aspect social, il faut souligner que notre métier vend du bonheur. Nous passons notre temps à organiser des fêtes de familles quitte à sacrifier les nôtres. Il y a une hypersensibilité des clients envers le personnel, ils regardent ce qu’il se passe autour et c’est d’autant plus vrai lorsqu’ils viennent en groupe. Lorsque l’équipe va mal, les clients le sentent. On ne peut pas se prétendre être dans une démarche RSE lorsqu’un groupe constate qu’il y a une « maltraitance », par exemple dans la façon de parler à son équipe.
"CET OUTIL DOIT ÊTRE MAÎTRISÉ AU GRÉ DES CHANGEMENTS DE PERSONNEL", LAURENT LUCAS
Je dirige l’hôtel Isidore, 72 chambres avec 6 salles de séminaires dans l’écoquartier de la Courrouze à Rennes, sous l’enseigne Best Western, et un restaurant gastronomique. Nous sommes encore au début de la démarche. De notre côté, il n’y avait pas un besoin grandissant sur le sujet car les entreprises vraiment engagées faisaient leur sourcing, ne serait-ce que par internet, et nous zappaient complétement. C’était d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nous avons souhaité obtenir l’Écolabel Européen : rejoindre la boucle, valoriser un certain nombre de démarches déjà réalisées, les structurer, les améliorer et leur donner de la visibilité. Sur la partie individuelle affaire (cadres, commerciaux…), il n’y a pas de demande car les clients viennent surtout chercher la proximité au lieu de rendez-vous ou le prix. En revanche, je pense que c’est une façon de fidéliser, de valoriser l’image, de gagner en crédibilité, en respect vis-à-vis des clients et du personnel. Si on arrive à se différencier en allant chercher les produits locaux/bio, en racontant une histoire et entrer dans le tourisme expérientiel, je pense qu’on a un vrai coup à jouer. Il reste tout de même une vraie défiance de la part des clients envers l’autopromotion de démarches vertueuses. Quant à la marque Best Western, elle a été porteuse d’une certaine dynamique mais c’est à priori terminé. Quand j’ai demandé de l’appui pour mettre en place l’écolabel européen, je n’ai obtenu aucune réponse. Cet outil doit être maîtrisé au gré des changements de personnel et des degrés de sensibilisation.
Ma problématique était de faire remonter l’information aux propriétaires, le groupe Les Hôtels Émeraudes, pour leur faire partager ces convictions. Idem pour le personnel. Il est extrêmement compliqué de recruter dans l’hôtellerie et je pense que la RSE est une manière de valoriser l’entreprise pour de futurs candidats. Les générations X et Y ont une manière différente de voir les choses et peuvent bouleverser notre propre vision des choses.
« ENTRE DEUX CANDIDATS SIMILAIRES, LES CRITÈRES RSE VONT FAIRE LA DIFFÉRENCE », GWENDOLINE DESSAUVAGES
Je suis chargée de la qualité du développement durable au Centre des Congrès et Parc des Expositions de Nancy. Nous avons une démarche RSE vraiment intégrée au cœur de l’organisation pour laquelle nous avons déjà une certification spécifique à notre secteur d’activité : la certification France Congrès.
En ce qui nous concerne, la demande est encore très faible en matière de RSE, elle commence tout juste à émerger. Malgré cela, nous nous sommes déjà positionnés dans une démarche très structurée et avons mis en place une politique d’achat responsable qui a pour but d’entraîner nos fournisseurs dans des actions responsables. Concrètement, ce sont des critères RSE dans nos marchés, donc lorsqu’on sélectionne un fournisseur, on lui attribue un certain nombre de points en fonction de son engagement. L’objectif en 2017 est de mettre des critères RSE dans 100% de nos marchés, sur tous types de prestataires. Il y a des attentes générales sur les déchets, la formation du personnel…et des attentes spécifiques selon les marchés. Par exemple pour un marché d’entretien des espaces verts, il y a des critères sur l’utilisation de produits phytosanitaires, la sécurité pour le personnel, l’emploi de personnes en insertion…Le fait d’inclure des critères RSE entraîne la chaîne de valeurs avec nous. Au départ, on avait des candidats qui ne répondaient même pas à un seul critère RSE, aujourd’hui cela n’arrive plus. Les réponses sont de plus en plus intéressantes et c’est pour cela que l’on essaye d’être pédagogue envers nos fournisseurs et prestataires en valorisant leurs actions, y compris les petites entreprises qui n’ont pas forcément les moyens de formaliser leur démarche développement durable. Entre deux candidats similaires, les critère RSE vont faire la différence.
Sur les événements professionnels, le principal impact est causé par les déplacements car nous pouvons recevoir jusqu’à 2000 personnes. L’un des arguments forts à Nancy c’est le séjour à pied, pouvoir se déplacer à pied du centre des congrès à l’hôtel, au restaurant, aux lieux touristiques ; un avantage en matière d’émissions carbone mais aussi pour le confort de participants. La restauration est également un élément sur lequel nous pouvons agir. Dans notre cas, nous avons une liste de traiteur référencés pour leurs menus bio, leur travail avec des produits locaux, de saison, issus du commerce équitable…Certains de nos traiteurs sont très actifs et en recherche de solutions sur la notion de gaspillage alimentaire. Le Centre des Congrès est en train de signer un partenariat avec la banque alimentaire pour redistribuer le surplus. Enfin pour les déchets, il faut les diminuer au maximum et prêter attention au choix des goodies. Si on ne peut pas réduire tous les déchets, il faut choisir un lieu d’accueil qui sera en capacité de les trier.
La RSE, notamment lorsqu’on s’appuie sur des référentiels, nous pousse à être dans l’amélioration contenue et l’innovation, ainsi qu’à la satisfaction de nos clients. Je voulais préciser que par rapport à la norme ISO 9001, l’ISO 20121 est plus récente et faite spécialement pour l’événementiel. Elle peut apporter plus de flexibilité pour des structures variées et permet de fixer ses propres objectifs. Elle est aussi adaptée au secteur de la culture, les centres des congrès, mais aussi les petits fournisseurs de stands. Les démarches peuvent être lourdes mais on peut les mener avec bon sens, intelligemment et gagner en satisfaction client.
"L'ENSEMBLE DE LA DESTINATION EST EN CAUSE POUR BIEN ACCUEILLIR LE CLIENT", JEAN-FRANÇOIS KERROC'H
Je dirige une société publique locale qui s’appelle Destination Rennes et qui exerce trois métiers : office de tourisme, bureau des Congrès et gestionnaire du « Couvent des Jacobins », Centre des Congrès en fin de construction. On sent de plus en plus de demande vers le développement durable, moins du côté entrepreneurial que des associations, mais la pression est en train de monter. Les critères RSE dans notre démarche prennent en compte la contrainte client. C’est un parti pris managériale car Rennes est adossé à la marque Bretagne, très engagée sur ces questions. C’est donc une valeur d’image que nous souhaitons revendiquer à l’échelle de la métropole. Lorsque l’on veut développer un centre des congrès sur un territoire, l’ensemble de la destination est en cause pour bien accueillir le client. Ce n’est pas seulement la réponse du centre des congrès mais la réponse globale des acteurs, qui vont se mobiliser, en termes d’hébergement, de restauration, de services techniques logistiques associés à l’accueil des congressistes qu’il faut mettre en mouvement. Nous sommes clairement dans cette dynamique là.
En ce qui me concerne, je considère ces démarches davantage comme une aide à la gestion de projet qu’un outil de valorisation. Nous comptons trois dimensions : la démarche de destination, la démarche d’entreprise (on doit justifier de bonnes pratiques dans le management), un gestionnaire d’outil (un centre des congrès étant un très consommateur d’énergie et donc émetteur de gaz à effet de serre). Sur ces différents champs, il y a le panorama des labels et il faut faire des choix. Je suis à la recherche d’une démarche simple, pas d’une usine à gaz dans laquelle on passe plus de temps à faire de l’administratif que du développement durable. Il faut le faire de façon raisonnée et raisonnable. Il y a une démarche RSE « normée » mais il y a aussi le fruit de l’enseignement par le service. On s’est d’abord demandé comment servir au mieux le client, nous avons imaginé toute une série de services collectifs, comme faciliter l’accès aux transports aux congressistes, qui pourraient parfaitement relever de la RSE. C’est tout d’abord le fruit d’une analyse de service que l’on a apporté à notre client pour le satisfaire et le fidéliser.
Éco-gérer son restaurant
Universités du Tourisme Durable 2016, le compte rendu de l'atelier n°4Introduction du sujet par l’animatrice
Pour me présenter rapidement, je suis Marie Doray de la société Betterfly Tourism. Je travaille sur un projet en Bretagne autour de l’affichage environnemental des restaurants qui utilise la même méthodologie évoqué ce matin pour les hôtels. L’objectif est de mesurer et réduire l’impact environnemental des restaurants sur l’ensemble des postes, sur la base de différents indicateurs comme les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau…de réduire également les coûts de fonctionnement et de pouvoir communiquer sur son engagement à travers l’étiquette environnementale. C’est pour cette raison que j’anime aujourd’hui cet atelier, accompagnée de deux experts et deux chefs de cuisine.
Pour introduire un peu le sujet, on assiste à une demande très forte de la part des consommateurs pour ce qui est attrait à l’expérience client, la recherche du local, du bio, des produits de saison. Au-delà de la demande commerciale qui peut être perçue comme une mode, il y a des enjeux très forts. L’agriculture notamment, a été au centre des discussions sur le changement climatique. Je pense effectivement que les liens existent, avec l’offre proposée par les chefs dans les restaurants, le territoire, les agriculteurs, les artisans locaux. Alors comment peut-on fédérer l’ensemble de ces acteurs sur le territoire pour aller dans le même sens ?
Pour vous donner quelques chiffres indicatifs, comme toute activité, les restaurants ont un impact sur la consommation d’énergie, l’émission de carbone…mais sur le projet que l’on a réalisé, 80% des impacts d’un restaurant est lié à la production des denrées alimentaires. Le contenu de nos assiettes, c’est 1/3 des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, parce que ça regroupe effectivement l’ensemble des méthodes agricoles. Nos choix alimentaires, que l’on soit acteur public, privé et citoyens, ont énormément de conséquences. C’est donc là-dessus qu’il faut réfléchir.
Nous allons voir avec les différents intervenants, les postes sur lesquels on peut travailler, les actions au quotidien, la manière de fédérer les équipes autour de ce projet avec des contraintes très fortes dans la restauration. Également, comment favoriser une relation de confiance avec les clients, comment communiquer et aborder le rôle des territoires en matière d’accompagnement et de sensibilisation.
"LA RESTAURATION DE DEMAIN SERA FORCÉMENT RESPONSABLE", PERRINE WARDACK
Je suis présidente de l’association L’R durable, spécialisée dans la restauration responsable. La restauration responsable, en deux mots, c’est la concrétisation des valeurs de développement durable au sein des établissements, de façon tangible et vraiment concrète. La restauration est un secteur du tourisme particulier, avec ses propres codes et contraintes. On parle beaucoup de gaspillage alimentaire en ce moment. On sait qu’un tiers de ce qui est produit est gâché aujourd’hui en France, alors dans la restauration, on est forcément concerné.
On est dans une situation très compliquée en France, il faut des semaines pour recruter un chef ou remplacer un membre de son équipe ; toute une série de spécificités qui nous a amené à parler de développement de la restauration durable. On arrive à la fin d’un système dans lequel beaucoup d’espèces animales ou végétales disparaissent. En cuisine on se dit, si tout disparaît, que vais-je faire à manger à mes clients ? On a deux solutions : soit on ne fait rien, on se cache derrière son fourneau, on subit le système, soit on devient finalement acteur d’un changement qui est en train d’arriver. La restauration de demain sera forcément responsable, elle le sera pour pouvoir sauver la restauration, pour pouvoir l’intégrer dans les valeurs et les demandes des clients de demain, et tout cela devra passer par la concrétisation des valeurs de développement durable. Bien sûr, on ne devient pas un restaurant 100% responsable en un claquement de doigt. C’est compliqué, surtout dans des métiers où les heures ne se comptent pas, les restaurateurs et les chefs n’ont pas le temps d’aller éplucher toutes les normes ou les organismes à leur disposition pour engager des démarches.
C’est pour cela que nous avons créé l’association L’R Durable. Le mouvement a été lancé il y a 3 ans mais c’est seulement ce mois-ci que l’association a été officiellement créée, avec un collectif de chefs, de journalises, et moi-même qui travaille sur la restauration responsable depuis 2011. Ensemble, on s’est dit qu’il fallait égrainer sur le territoire, s’entraîner les uns les autres vers cette restauration responsable. On peut se demander « à l’échelle d’un restaurant, qu’est-ce que ça change ? ». Et pourtant…vous avez tous entendu parler du thon rouge que l’on a banni de beaucoup de tables pour lui permettre de se reconstruire un peu ? Cela a été compliqué au départ car les consommateurs étaient demandeurs, mais quelques restaurateurs, un, puis deux, puis dix, se sont sentis concernés et ont retiré le thon rouge de la carte pour proposer autre chose. Aujourd’hui, il y a déjà beaucoup de professionnels qui s’engagent, certains le disent, certains ne le disent pas, certains l’affichent, certains ne l’affichent pas.
J’ai à cœur de vous en présenter quelques-uns, membres fondateurs de L’R Durable :
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Régis Marcon, chef 3 étoiles à Saint-Bonnet-le-Froid qui soutient le mouvement depuis des années, essaye de transmettre les valeurs de la restauration responsable à toutes les personnes qu’il touche. Il dit que les cuisiniers reconnus doivent donner l’exemple pour donner confiance en la démarche.
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Hermance Carro Joplet fait un formidable travail de sensibilisation et va jusqu’à choquer les clients en jetant le reste des verres d’eau dans le jardin
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Christophe Hay, chef de la Maison d’à Côté, un établissement construit dans le respect des valeurs du développement durable. Il a effectué un gros travail auprès des producteurs locaux et offre une expérience autour de la Loire à ses clients avec une carte de poissons du coin.
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Mathieu Kergoulay, un des plus jeunes chefs à avoir 1 étoile, très engagé sur les algues, qui montre que la nouvelle génération se pose les bonnes questions
Ce n’est pas un concept parisien, c’est un concept national et même international qu’il faut soutenir. Pour s’engager dans la restauration responsable, il y a des thématiques dont on entend beaucoup parler : la pêche, le gaspillage, l’énergie, mais il y a aussi d’autres sujets comme les conditions de travail, le commerce équitable, l’accessibilité, la santé…Notre objectif est de faire comprendre ces différentes thématiques aux restaurateurs et les aider à se positionner. On ne demande pas la même chose à une équipe de 3 qu’à une équipe de 15, on ne demande pas non plus à un restaurant routier de devenir végétarien, ça ne marchera pas. Pour que ce soit pertinent, motivant pour les équipes, il faut que ce soit contextualisé. La clé de la réussite d’une démarche de restauration durable, c’est que le restaurateur se l’approprie et l’applique de manière évolutive. Je vais donner un exemple pour les personnes qui pensent que ça coûte cher : un restaurateur que je connais a commencé par des éco-gestes ; en suivant sa consommation financière, il s’est rendu compte qu’il perdait moins d’argent et a gardé ce petit pécule pour mettre en place un projet qui a amené d’autre économies et ainsi de suite…
La restauration responsable, ça reste nouveau, ça reste à construire et chaque restaurateur, chaque chef, plongeur, sommelier, commis de cuisine…peut avoir de nouvelles idées et mettre en place des choses au sein de son établissement. Afin de les aider dans cette conduite du changement, nous avons lancé une charte personnelle et annuelle qui amène le restaurateur à se poser des questions, faire le point sur sa démarche et s’engager sur les thématiques qui lui semblent les plus pertinentes. En tant que réseau, L’R Durable rassemble une communauté de professionnels où l’échange est très important. Les restaurateurs peuvent rencontrer des difficultés diverses ou se sentir isolés dans leur démarche, des événements comme aujourd’hui sont là pour décomplexer les professionnels. La démarche de développement durable est une vraie source de fidélisation des équipes, ce n’est pas une notion hiérarchisée, chacun s’engage à mesure de sa volonté et peut être fier de mener à bien son projet. Aujourd’hui en France, on a besoin de donner du sens à son travail et cela se retrouve dans tous les métiers.
"C’EST ENSEMBLE QUE L’ON TROUVERA LES MEILLEURES SOLUTIONS", EMMANUEL LE GUERNIC
Nous avons créé une démarche de réduction du gaspillage alimentaire en partenariat avec Betterfly Tourism et L’R Durable à destination de la restauration commerciale. L’objectif est d’accompagner 20 restaurants de toutes tailles sur le département du Morbihan, grâce à un outil de sensibilisation au gaspillage alimentaire, leur permettant de mesurer, faire un état des lieux et agir dessus par la suite. Cela permet aux restaurateurs de réaliser un suivi et constater rapidement les résultats bénéfiques des actions menées. Un autre enjeu est de rassembler les restaurateurs pour réfléchir à des solutions concrètes, car c’est ensemble que l’on arrivera à trouver les meilleures solutions en prenant en compte les fournisseurs locaux, territoires et tous les acteurs qui ont leur mot à dire.
Concernant la démarche, Ma planète alimentaire réalise tout d’abord une sensibilisation et un état des lieux de la réduction du gaspillage alimentaire qui concerne aussi bien le personnel en salle, qu’en cuisine. Ces informations centralisées sur un site web donnent lieu à des fiches actions à mettre en œuvre. Au fil du temps, ces fiches seront amenées à être modifiées selon les retours d’expérience pour améliorer la démarche. L’intérêt étant de mettre en place une base de données collectives de bonnes actions. Il y aura également des éléments de communication à la fois interne et en direction des clients, grâce à un calcul du gaspillage en grammage par client ou bien en euro. L’outil permet de suivre l’évolution sur une période choisie.
L’idée n’est pas d’ajouter une contrainte supplémentaire aux restaurateurs qui en subissent déjà beaucoup, notamment sur la sécurité alimentaire, mais d’identifier les sources de gaspillage grâce aux données rentrées dans le logiciel. On se cantonne à la mise en œuvre de pesées avant service, pendant et sur le retour assiette. Des mesures spécifiques sont prises pour le pain, source de gaspillage bien connue et identifiée. Ces pesées vont permettre de connaître des tendances, savoir à quels moments, le restaurateur réalise des gaspillages ; par exemple, à cause d’une mauvaise maintenance de la chambre froide ou lors des épluchages. Le restaurateur peut alors choisir de former ses employés ou d’utiliser ce surplus de matière d’une autre manière.
La deuxième étape consiste non plus à quantifier le gaspillage en grammage mais en euros. L’intérêt est de différencier les produits du même poids mais qui n’ont pas du tout le même coût, véritable facteur de rentabilité. Un restaurateur qui pratique de la cuisine d’assemblage peut réaliser un gaspillage de l’ordre de 20 000€ et pour une cuisine plus traditionnelle cela peut monter jusqu’à 40 000€.
Il est important de se rendre compte que ce qui est un déchet pour nous, peut être une matière première pour une autre activité (coquille d’huîtres, huile de friture…) et certains sont prêts à récupérer ces ressources gratuitement ou contre quelques centimes de rémunération.
Tout est parti d’un appel à projet de l’ADEME, d’une enveloppe de 100 000€ répartie à hauteur de 50 000€ de l’ADEME, 15 000€ pour le conseil départemental et 1 100€ pour les restaurateurs. On notera que les grosses agglomérations sont plus réticentes que les petites.
Préalablement, quand on a lancé tout ça, on a fait une enquête en ligne auprès des restaurants. Les restaurateurs veulent offrir une assiette bien remplie pour ne pas donner l’impression aux clients de les arnaquer, sauf que ça finit à la poubelle. Quant aux clients, ils se forcent, n’ont plus faim, finissent par laisser et ne prennent pas de desserts. On génère donc du gaspillage e une perte de rentabilité.
"TOUT EST DEVENU NATUREL", GILLES LE GALLÈS
Le restaurant « Les Jardins Sauvages » est le seul restaurant en France certifié bio à 100% depuis 2013. C’est une démarche globale d’entreprise depuis son ouverture en 2009, qui mobilise l’ensemble des acteurs, récompensée Green Globe et Ecolabel Européen.
Je suis un chef de cuisine volontairement opérationnel car c’est important d’être avec ses équipes. A l’éco-hôtel spa Yves Rocher, on a la chance d’être baigné, depuis la création du lieu, dans la volonté de respecter l’environnement. C’est à la base, une éco construction avec des choix de matériaux et d’entreprises ; ensuite, c’est un éco fonctionnement avec par exemple, un chauffage avec des particules de bois, des forêts autogérées, une piscine très peu chlorée, une eau récupérée pour les sanitaires, panneaux solaires…Depuis le départ, le restaurant se voulait gastronomique, bio, accessible, locavore et bon. Nous étions déjà à 80% - 90% bio. Pour atteindre le 100% et ainsi la certification, il y a certaines contraintes, positives en soit, qui nous ont obligé à respecter davantage les saisons, c’est un aspect primordial. Un restaurant tourné vers les saisons changera sa carte tous les 2 mois, voire plus, pour s’adapter à la production. Il y a essentiellement une saison froide et une saison chaude avec à l’intérieure, des micros saisons qui font que cette année, il y aura des petits pois pendant 10 jours ou des fruits rouges jusqu’en septembre.
Tout d’abord, en 2009, il a fallu créer un réseau de producteurs pour achalander le restaurant toute l’année, pas si évident que ça ! Par chance, sur La Gacilly et le Morbihan, beaucoup de producteurs ont la volonté de faire du bio. Sur les communes alentours, c’est 25% de terres agricoles bio, ce qui est énorme par rapport à l’échelon national. Il a fallu convaincre ces producteurs de travailler avec le restaurant sans apporter l’intégralité de la production. Ce n’est pas eux de venir nous demander ce dont on a besoin, il ne faut pas inverser les rôles. Ils font leur métier et nous faisons le nôtre. Si la terre est propice à la pomme de terre, la carotte, aux poireaux ou aux courges, c’est ce qu’ils produiront et c’est ce que nous cuisinerons. Surtout ne pas se lancer dans une production particulière car La Gacilly a la chance d’avoir 55 hectares pour produire certaines plantes uniquement pour le restaurant.
Nous essayons également d’être vigilants au niveau du bilan carbone avec des agriculteurs situés dans un rayon de 50 kilomètres maximum. Moi, j’habite à Vannes, soit 2x60 kilomètres par jour, j’essaye de trouver des fournisseurs sur ma route et le maître d’hôtel fait de même en amenant sa fille à la crèche.
Je travaille aussi avec la communauté de commune sur des réunions qui visent à trouver des synergies entre des terres potentiellement bio et des agriculteurs en recherche, mais aussi des synergies entre les acteurs, autres restaurants, marchés…Je me suis beaucoup investi et ne regrette rien car j’ai créé des liens avec ces personnes, mené des échanges constructifs qui m’ont apporté un autre regard sur tous ces métiers.
Au quotidien, nous travaillons sur l’aspect pédagogique en recevant des écoles mais aussi des formations régulières pour les équipes. C’est une valeur de l’établissement. L’hôtel spa, c’est aujourd’hui 45 personnes qui travaillent et qui ne posent plus de questions car tout est devenu naturel.
"C’EST ASSEZ SIMPLE EN FAIT D’ÊTRE ÉCO RESPONSABLE", PASCAL RAFFRAY
Je faisais des réunions de travail, passais des commandes, animais les équipes mais ne cuisinais plus. À un moment, je me suis dit STOP et me suis lancé dans l’aventure de reprendre une affaire. Je suis retourné sur la terre de mes ancêtres, dans un petit village où mes amis sont producteurs ou marins. Loin de moi le développement durable, je voulais simplement retravailler les produits de la mer, de la terre, de saison et sans aller très loin. Comme beaucoup de restaurants, j’utilisais quelques litres de javel par jour…Petit à petit, j’ai pris conscience que cette eau de javel partait dans les égouts et directement à la mer ; elle polluait la terre de mes producteurs, et ce que ces producteurs, je leur pourrissais leur outil de travail. J’ai donc commencé à éliminer ce genre de produit de ma cuisine, sans savoir que les labels existaient. C’est assez simple en fait d’être éco responsable.
On choisit des producteurs à proximité, bien sûr, c’est plus simple lorsqu’on est à la campagne. On a petit jardin derrière dans lequel les équipes amènent les enfants jeter le reste du pain au poulailler. On a pris conscience du gaspillage alimentaire. On a installé des ruches, non pas pour la cuisine, mais les abeilles, si elles restent, c’est bon signe. J’ai en mémoire l’histoire d’un apiculteur qui était obligé de polliniser ses fleurs de courgette lui-même à la main… On a installé des détecteurs de présence pour la lumière, des récupérateurs d’eau de pluie pour les sanitaires et machines à laver…un tas de détails qui ne sont pas énormes en termes de coût? mais rapporte énormément en termes de reconnaissance. Nous avons aussi choisi le label Clef Verte. Les clients y sont assez sensibles. La clientèle est captive parce qu’on leur donne sans doute quelque chose de différent avec du goût. Après, nous ne sommes pas là pour faire du prosélytisme, mais pour témoigner de ce qui est faisable, et c’est faisable sans faire d’efforts démesurés.
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Tourisme durable : comment intégrer les critères sociaux ?
Universités du Tourisme Durable 2016, le compte rendu de l'atelier n°3Introduction du sujet par l’animatrice
Merci à tous d’être venus pour participer à cet échange sur un aspect moins connu du développement touristique durable, à savoir celui des critères sociaux. L’idée est de voir comment vous allez pouvoir intégrer les critères sociaux dans vos actions touristiques, dans les projets que vous menez ou que vous accompagnez. En premier lieu, on va plutôt faire une présentation des différentes approches de l’insertion de ces critères sociaux avec les interventions de nos invités.
Nous aurons d’abord une approche locale avec les interventions d’Armelle MOREAU et Françoise LE PENNEC, en tant qu’élues de Carnac, sur l’intégration de l’accessibilité aux personnes en situation de handicap. Ensuite, Gérard BREILLOT nous parlera de l’insertion professionnelle par le biais de son entreprise. On poursuivra avec la problématique de vacances pour tous avec les interventions de Mahaut-Lise SICOT de l’UNAT Bretagne ainsi que d’Anne-Catherine PÉCHINOT de la Fédération Nationale des Gîtes de France. Enfin, on élargira le propos avec Caroline MIGNON de l’ATES, sur le rôle des voyagistes.
"UN ACCUEIL BIENVEILLANT DE LA PERSONNE EN SITUATION DE HANDICAP EST UN ACCUEIL DE QUALITÉ POUR TOUS", ARMELLE MOREAU
Je suis adjointe au tourisme à la mairie de Carnac et également Présidente de l’Office de Tourisme. Avec Françoise, également conseillère municipale, nous nous sommes attelées pour travailler à Carnac sur l’accessibilité, valoriser, accompagner tous les acteurs pour ainsi densifier toutes les démarches. L’objectif étant de devenir une destination à laquelle on pense lorsqu’on est en situation de handicap.
Nous avons deux sites labellisés Tourisme et Handicap : notre médiathèque et un point accueil baignade sur la plage. Tout au long de l’année, nous menons également un « ajustement des actions » avec par exemple, la repeinte d’une rampe d’escalier en couleur pour plus de visibilité. Ce sont des choses très simples qui peuvent faciliter la vie aux personnes concernées.
La médiathèque est labellisée depuis 2013 pour les dispositifs qui concernent le handicap auditif, le handicap mental, et le handicap moteur depuis 2014. Parmi les aménagements et équipements, on retrouve des boucles magnétiques, des stationnements dédiés, des revêtements bien visibles et des bandes de guidage qui vont jusqu’à l’intérieur. Le bâtiment est entièrement de plain-pied avec des étagères assez basses et des allers où il est facile de se déplacer en fauteuils. La signalétique, l’éclairage, l’accessibilité aux toilettes et terrasses…sont tout aussi importants. C’est un choix d’investissements et cela passe aussi par des formations régulières. Nous avons par exemple, une personne formée à la langue des signes.
Le fait que l’initiative soit public a un peu valeur "d’exemple". Notre démarche de départ était d’impulser l’accueil des personnes en situation de handicap. Sur le site de l’Office de Tourisme, il y a une page dédiée aux prestataires qui offrent des services adaptés, c’est aussi une manière de les inciter à participer à cette démarche collective.
Nous sommes très fiers de partager avec vous ce que nous avons mis en place car cela représente un boulot phénoménal. Il est important de comprendre que les dispositions qu’on prend en tant qu’acteurs publics dans la notion d’accessibilité ont forcément des conséquences pour tous ; une maman qui vient à la médiathèque avec une poussette est ravie d’avoir des allées dégagées et des étagères basses pour ses enfants. On s’aperçoit que finalement, un accueil bienveillant des personnes en situation de handicap, c’est un accueil bienveillant et de qualité pour tous.
"J’AI MIS TOUT LE CONSEIL MUNICIPAL DE CARNAC EN FAUTEUIL ROULANT", FRANÇOISE LE PENNEC
À Carnac, le point accueil plage marche également très bien, c’est le premier à être labellisé Tourisme et Handicap. Cet espace a ouvert il y a deux ans et demi et il y a deux aides-opérateurs diplômés et formés pour l’accueil. Cet été, 372 personnes ont bénéficié de ce service avec une fréquentation toujours en hausse. Ayant moi-même testé le point plage, je peux vous dire que c’est vraiment le top du top. Il y a un tapis pour permettre le cheminement entre le parking, l’accueil, les vestiaires puis les zones de baignade et de plage. On y trouve aussi un tir à l’eau qui permet de nager un peu ou de rester dedans.
Il y a deux ans, j’ai mis tout le Conseil Municipal de Carnac en fauteuil roulant et leur ai fait faire le parcours du combattant entre le bourg et la plage. Dès le matin, ils ont dû aller chercher le pain en fauteuil roulant, passer à la pharmacie, aller à la banque…c’est à ce moment-là qu’ils se sont rendus compte : trottoirs trop hauts, vélos en stationnement qui empêchent la circulation…J’ai pour projet de reproduire la même action de sensibilisation avec les commerçants de Carnac. Sans les culpabiliser, c’est essayer de leur faire comprendre les difficultés pour une personne à mobilité réduite d’accéder à ces commerces.
"DANS LE TOURISME DURABLE, LE PARENT PAUVRE C’EST LE SOCIAL", GÉRARD BREILLOT
Dans le tourisme durable, on parle toujours de l’économique ou on arrive très facilement sur les questions environnementales. Par contre, le parent pauvre c’est le social. On oublie par exemple, que le taux de chômage des personnes handicapées est le double de celui des personnes valides en France. Quand on parle de critères sociaux, on a tendance à prendre les choses par le petit bout de la lorgnette. Moi je renvoie beaucoup plus à la responsabilité sociale des entreprises, c’est-à-dire le mode capitalistique qui a modelé la structure, le mode de gouvernance, la participation, la redistribution, les questions des RH. Sans un projet global on n’y arrive pas, mais là je vais faire un petit focus sur la question de RH à travers l’emploi des personnes handicapées.
Je suis donc le modeste directeur de l’APH Le Pommeret (Association pour la Promotion des personnes Handicapées), je gère un ESAT (֤֤Établissement et Service d’Aide par le Travail) de 150 personnes dont 100 personnes en situation de handicap. Parmi les activités proposées, il y a les Jardins de Brocéliande (8ème équipement touristique de Bretagne, 100 000 visiteurs par an), 5 restaurants, une entreprise d’espaces verts…L’unique objectif c’est, par une activité économique, offrir des emplois adaptés à des personnes en situation de handicap. Cela permet aux personnes d’accéder à un statut social, en termes de revenu elles perçoivent entre 900 et 1000€, elles ont des possibilités de participation, de la formation, des reconnaissances de compétences. De surcroît, nous sommes également une plateforme d’apprentissage, une passerelle, pour qu’au bout de 3 ans, les personnes se dirigent vers des emplois dans des milieux ordinaires. Vous ne le savez pas, mais certaines personnes qui assurent aujourd’hui l’accueil physique et téléphonie dans les magasins, les hôpitaux...sont passées par chez nous. Tout ça pour dire que les critères sociaux s’inscrivent dans une politique générale au niveau de l’établissement.
Tous les ans, nous arrivons à maintenir l’activité grâce à notre capacité à nous renouveler, trouver des idées originales, notre côté décalé. Nous sommes labellisés Tourisme et Handicap comme tout équipement touristique devrait l’être, mais nulle part il y a marqué "handicapé". Voilà notre politique, c’est ce pourquoi nous existons mais ce n’est surtout pas ce qu’on veut mettre en avant.
"LE TOURISME SOCIAL N’EST PAS LE LOW COST DU TOURISME", MAHAUT-LISE SICOT
L’UNAT Bretagne c’est donc l’Union des Associations de Tourisme et de Plein Air de la région Bretagne. C’est une organisation nationale qui existe depuis très longtemps et qui porte le projet de l’accès aux vacances pour tous. L’UNAT se revendique de l’économie sociale et solidaire et place donc l’homme au cœur du projet. L’UNAT représente 1400 établissements au niveau national et une centaine en Bretagne ; ce sont des villages vacances, des auberges de jeunesse, des centres de vacances…ouverts pour tous les publics.
On décline l’implication sociale sous 4 grands critères :
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gouvernance ou management
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promotion de l’accès aux vacances pour tous
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contribution et développement local des territoires
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respect de l’environnement
La perception du réseau est souvent limitée à des vacances à prix doux, mais le tourisme social n’est pas le low cost du tourisme. Nous ne sommes pas sur une moins-value mais au contraire, sur une plus-value sociale des contenus. Si on observe de plus près les pratiques des uns et des autres, il y a bien sûr un travail sur un tarif au plus juste à l’égard des prestations proposées (hébergement, restauration, animations…). Cela peut prendre plusieurs formes. Les villages vacances par exemple, considèrent plus honnête de proposer des tarifs tout compris. VVF Villages ou Cap France propose aussi une tarification basée sur le quotient familial. Les auberges de jeunesse considèrent que le juste prix est le même tarif pour tout le monde, toute l’année. Certains de nos membres vont plus loin et proposent des bourses vacances. On peut aussi répondre à la question des vacances abordables au travers de l’acceptation des chèques vacances, tout le monde peut le faire, mais tout le monde ne le fait pas.
Proposer des vacances abordables au juste prix, c’est aussi s’interroger sur sa politique d’investissement. Nous avons identifié 21 millions d’euros de programmés sur la Bretagne, c’est colossal, mais ça répond à une nécessité absolue pour avoir une offre de qualité répondant aux besoins. Néanmoins, la montée en gamme des établissements a un impact sur le prix, donc ces choix sont toujours mis en perspective avec notre capacité à être accessibles au plus grand nombre.
Concrètement, proposer des vacances pour tous c’est évidemment travailler sur l’offre elle-même avec des professionnels formés : professionnels de la petite enfance, professionnels du tourisme et de l’accueil mais aussi de l’animation et du lien social ; car il ne suffit pas de mettre les gens côte à côte, encore faut-il que la mayonnaise prenne. C’est là, la particularité du réseau, avec des espaces systématiques de rencontres et d’échanges. L’UNAT a comme valeurs viscérales la mixité et le vivre-ensemble qu’elle traduit dans ses équipements (bars, salons, espaces de jeux…). Le sujet c’est toujours de considérer le touriste comme une personne avant tout. Alors faut-il revendiquer le vivre-ensemble auprès des publics qu’on reçoit ? On le disait ce matin, voyager responsable, d’accord, mais en vacances on a pas envie d’avoir des leçons de morale. Il n’empêche que vivre ensemble ça peut se traduire tout simplement pas des vacances sympas, agréables, épanouissantes.
Sur le réseau breton, nous avons réalisé une étude récente qui montre que l’ensemble de nos établissements cumule plus de 200 distinctions en lien avec l’accueil du plus grand nombre : agrément VACAF (pour accueillir les familles soutenues par les caisses d’allocations familiales), agréments jeunesse et sport, Education Nationale pour les scolaires…En 2015, l’UNAT Bretagne a organisé un forum d’envergure régionale où nous avons invité travailleurs sociaux et associations (Secours Populaire, Secours Catholique, les communes, la CAF…) pour travailler avec eux, sur la façon de mieux accueillir les publics qu’ils accompagnent dans un projet de vacances, parfois un premier départ, parfois intégré dans un projet plus encadré. Notre rôle est de mettre en relation ces structures avec des établissements touristiques, encadrer et encourager la poursuite d’objectifs communs.
On a organisé récemment deux formations en Bretagne : la première sur l’accueil des publics éloignés des vacances, la deuxième sur l’accessibilité des personnes en situation de handicap. Nous avons reçu du personnel d’accueil, de réservation, animateurs, directeurs de centres…pour travailler avec eux sur leur représentation de ces différents publics, la notion d’empathie ou de sur-empathie (par exemple sur le handicap).
Le réseau a cumulé depuis des années des savoir-faire qu’on entretient aujourd’hui encore, pour permettre au plus grand nombre de partir en vacances, d’accéder à des sites magnifiques sur leur propre territoire.
"IL EST ESSENTIEL DE CONNAÎTRE SES VALEURS ET DE LE RÉAFFIRMER", ANNE-CATHERINE PÉCHINOT
Gîtes de France est né il y a plus de 60 ans, dans les Alpes de Hautes Provences, d’un sénateur souhaitant lutter contre la désertification des campagnes et préserver le bâti. L’idée était que les citadins pauvres reviennent à la campagne. Dès l’origine, ce sont des acteurs très présents et engagés sur les territoires. Aujourd’hui, Gîtes de France c’est 60 000 hébergements, 45 000 propriétaires avec des hébergements et des envies différents mais une volonté commune de retombées économiques. Gîtes de France, c’est 600 millions d’euros de chiffre d’affaires chaque année. C’est une grosse machine même si on a plus l’impression d’un dinosaure.
On vit un certain nombre de virages, notamment celui du numérique, qui nécessitent de l’agilité, des décisions rapides, de la vigilance, du changement. Quand on est en train de vivre des bouleversements aussi importants, il est essentiel de connaître ses valeurs et de les réaffirmer. C’est ce que nous nous acharnons à faire en martelant bien notre ADN, de l’aspect local, d’être présent dans le tourisme durable avec des éco-gîtes, des éco-gestes, un partenariat avec l’ADEME, un projet de vacances sans voiture. On est également très présent sur le sujet de l’accessibilité avec 80% des hébergements labellisés tourisme et handicap. Les missions locales des équipes Gîtes de France accompagnent les hébergeurs dans cette démarche.
Ensuite, il y a la volonté de rester sur un tourisme accessible à tous. Chez Gîtes de France, les gîtes sont classés en fonction du niveau de confort de 1 à 5 épi. Sur internet, les gîtes qui se vendent le mieux sont les 3, 4 et 5. Malgré une montée de gamme importante, on peut trouver au mois d’août une semaine de location à 100€ pour 4 personnes ! Nos adhérents ont la volonté de recevoir des personnes qui leur ressemblent, ce n’est pas un métier pour l’argent mais pour conserver un patrimoine auquel on tient et partager sa passion du territoire.
Nous avons développé cet été un partenariat avec le Secours Populaire pour mettre en place des gîtes solidaires en Seine et Loire et aider des familles à partir en vacances. Le propriétaire qui souhaite être gîte solidaire accepte d’offrir des semaines de location gratuites. C’est un réel investissement car il participe à des réunions d’informations pour accompagner les personnes accueillis tout au long du séjour (conseils pour préparer sa valise, rassurer la famille qui part peut-être à la campagne pour la première fois...). C’est un engagement citoyen sur la base du volontariat. Les retours ont été très positifs, l’enrichissement est mutuel, les propriétaires engagés dans cette action ont été transformés. Le rôle du réseau est que cette idée fasse boule de neige dans les autres départements.
"LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE CE N’EST PAS UTILISER SES VACANCES POUR ALLER SAUVER LE MONDE", CAROLINE MIGNON
L’ATES (Association du tourisme équitable et Solidaire), c’est 320 circuits dans plus de 50 pays, avec un point commun, on place l’humain au cœur du voyage. Cette action est historiquement dans les pays dits du Sud, pays en développement. Toutefois, de plus en plus de séjours sont créés en Europe du Sud et de l’Est, et de plus en plus en France et en Europe de l’Ouest.
Je vais vous présenter les critères sociaux que l’on aborde dans notre référentiel d’évaluation, critères sur lesquels on évalue les pratiques des voyagistes en termes de critères sociaux.
Le tourisme social et solidaire se situe au cœur de 3 secteurs d’activités :
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économie sociale et solidaire concrétisée par des modèles de gouvernance transparents, relation de partenariat entre les voyageurs et voyagistes
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entre voyagistes et partenaires locaux (hôtes), une relation qui relève du commerce équitable
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solidarité internationale entre les voyageurs et les partenaires locaux, relation entre les voyageurs qui partent et les partenaires qui les accueillent
L’ensemble de ces 3 secteurs créé une rencontre et un développement. Voyager équitable et solidaire, c’est partir chez les locaux, être accueilli chez l’habitant, favoriser l’économie locale, faire en sorte que l’argent dépensé reste dans la destination, prendre le temps de la rencontre, partager le quotidien d’un village et financer des projets de développement. Une rapide digression pour ne pas confondre équitable et solidaire avec humanitaire. Pour nous, la solidarité internationale, ce n’est pas utiliser ses vacances pour aller sauver le monde. Ce n’est pas « j’ai quinze jours de vacances, je suis ingénieur parisien, je vais aller enseigner le français à des petits africains et puis rentrer dans le confort de mon T3 avec le sentiment du devoir accompli ». On se refuse cette façon de voir les choses. Le voyageur en vacances va découvrir un pays, sa culture, on n’attend pas d’eux qu’il construise un poulailler, enseigne le français ou soigne à l’hôpital. Par contre, leur voyage va permettre de financer des projets de développement local et pérenne, embaucher des locaux pour assurer ces tâches. Notre action voit le tourisme comme un complément de revenu pour les personnes qui accueillent, pour qu’elles puissent rester sur leur territoire et maintenir leur activité traditionnelle.
Notre référentiel d’évaluation présente 3 champs d’applications avec des critères qui concernent la gestion de la structure en France, la gestion de l’activité touristique à proprement parlé, la gestion du partenariat entre le voyagiste et le partenaire local.
Les critères sociaux s’appliquent d’abord aux structures françaises car on ne va pas exiger des autres pour exploiter les salariés en France. Nous avons donc un critère de conditions de travail favorables avec des indicateurs comme la gestion prévisionnelle des compétences, favoriser la pérennisation des emplois, encadrement des stagiaires, conventions de bénévolat…
Ensuite, on a des critères qui bénéficient au voyageur : pousser les voyagistes à proposer des séjours et des offres accessibles à tous, temps de sensibilisation aux spécificités locales pour un meilleur respect des populations, de leur environnement et culture…
Enfin, on a des critères qui portent évidemment sur les partenaires locaux : développement de l’emploi local, rémunération équitable puisqu’on applique les principes du commerce équitable, valoriser l’implication des femmes dans l’activité touristique, relations durables avec le partenaire local… On retrouve également des critères sur le respect du droit du travail et des travailleurs, c’est sur ce point que nous avons le plus d’indicateurs et qu’ils sont le plus détaillés : intégrer dans toutes les conventions de partenariat les normes internationales du travail, sensibiliser les partenaires au respect des principes essentiels du droit du travail, ne pas faire travailler d’enfant, définir clairement des conditions d’emplois respectueuses des personnes et les communiquer…Issu directement des principes du commerce équitable, nous avons aussi une nécessité pour les opérateurs d’accompagner leurs partenaires et prestataires locaux dans l’amélioration continue de leurs compétences en termes de gestion de l’activité touristique. Nous avons donc une mission de formation des partenaires avec une vraie réciprocité de la relation Nord-Sud, ou maintenant Nord-Nord. Il existe en effet depuis l’année dernière, une charte du commerce équitable Nord-Nord sur laquelle on va pouvoir s’appuyer pour développer et encadrer des formes de tourisme équitable et solidaire dans nos contrées.
Conclusion du sujet par l’animatrice
Finalement les mots qui reviennent assez souvent sont la formation, les ressources humaines, l’accessibilité, le respect de la personne, valorisation, bienveillance. L’égalité hommes-femmes est quelque chose dont on n’a pas beaucoup traité aujourd’hui mais il y aurait beaucoup à dire sur ce critère social dans le développement touristique.
J’ai repéré un petit mot sur lequel on pourrait terminer, c’est le mot plaisir. C’est vrai que c’est important de continuer à prendre plaisir dans le travail dans le échanges, cela fait partie du durable. On parlait également de slow-tourisme, c’est important de prendre le temps de cette réflexion, de vous avoir aujourd’hui, intervenants, acteurs et futurs acteurs.
RETROUVEZ Ici le compte rendu des universités du tourisme durable 2016
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Adopter la stratégie de communication gagnante !
Universités du Tourisme Durable 2016, le compte rendu de l'atelier n°2INTRODUCTION DU SUJET PAR L'ANIMATEUR
Bonjour et merci à tous d’être venus assister à cet atelier : adopter la stratégie de communication gagnante ! L’idée est de se poser la question entre l’engagement en matière de développement durable des destinations, des prestataires, de socio-professionnels dans le secteur du tourisme, et la question de la communication. Forcément, nous allons toucher aussi à des questions marketing, de produit, de cible, de promotion. Je me présente, Guillaume CROMER, dirigeant du cabinet ID-Tourism et Président d’ATD.
Pour moi, la question qui revient souvent est celle du green marketing : le développement durable, la responsabilité sociétale, faut-il communiquer ou pas ? En Angleterre, Xavier FONT, parle beaucoup de green hushing "le chuchotement vert" car énormément d’entreprises et de territoires font des choses mais ne les communique pas. Pourtant, cela offrirait une caisse de résonance alors assumer fièrement ses engagements, faut-il le faire ou non ? Pourquoi ? Cela dépend-il du public ? Est-ce intéressant en termes de performance économique ? Quel positionnement adopté ? Quel ton ? Quels canaux de communication ? On va également se poser la question de savoir si la société de manière globale, les consommateurs, les entreprises, les différentes parties prenantes ont une sensibilité croissante au développement durable ou régresse-t-on sur ces sujets ?
"EN FRANCE, IL Y A UNE GROSSE DÉFIANCE DES CONSOMMATEURS", PIERRE-YVES SANCHIS
Je suis le fondateur de l’entreprise Comeen, spécialisée dans la communication sur les enjeux du développement durable des entreprises et des associations. A ce titre, nous avons édité la plateforme web "e-rse.net" pour valoriser ce qui est fait en matière de développement durable et de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).
Je commencerais par le fait, que d’une manière générale en France, il y a une grosse défiance des consommateurs et des parties prenantes vis-à-vis de ce que font les entreprises, sur tous types de sujets. Cependant, la société de l’information actuelle impose de plus en plus de transparence. Quand on parle de développement durable et de RSE, c’est avant tout donner une réponse aux personnes qui se posent la question. Ce n’est pas forcément une démarche active de l’entreprise dans le sens "je veux transmettre mon message et je veux que ce soit entendu et su de tous", mais à minima, donner accès à l’information et aujourd’hui, la première source d’information vis-à-vis d’une entreprise est internet. J'ai un exemple très concret : la page la plus consultée sur le site de Nespresso est la page développement durable.
Sur e-rse.net, les entreprises viennent sur la plateforme pour expliquer leur démarche auprès de leurs parties prenantes (salariés, pouvoirs publics, journalistes, blogueurs, ONG, agences de notation…). On constate une bonne réceptivité des messages véhiculés sur la plateforme. Lorsque l’on analyse la perception des entreprises qui viennent prendre la parole, on se rend compte qu’en moyenne, 94% des lecteurs disent que la démarche développement durable de l’entreprise est exemplaire ou intéressante, et seulement 6% disent que c’est peu convaincant. Pour autant, cela ne veut pas dire que le message sera le même en fonction des parties prenantes.
Dans le domaine du tourisme, ce qui intéresse le plus aujourd’hui, est tout ce qui attrait au réchauffement climatique, au développement économique et social, l’aspect territorial, la consommation locale, l’éthique des affaires, la biodiversité et les écosystèmes. Les entreprises qui vont se positionner sur ces dimensions vont potentiellement être plus ou mieux vues des journalistes.
Une étude de 2015 montrait que 45% de la réputation d’une entreprise repose désormais sur une dimension "développement durable", cela comprend un engagement de l’entreprise en matière de gouvernance, d’entreprise citoyenne ou encore sur le bien-être des salariés. Le principal bénéfice est un bénéfice dit d’image qui ne rapporte pas forcément tout de suite de clients mais qui permet de ne pas en perdre. Lorsqu’on entend parler de "bad buzz", on se rend compte que 100% des sujets traités négativement par les médias sont sur des sujets de responsabilité. Il faut inclure la communication plus dans une gestion et maîtrise des risques que comme un moyen de faire des bénéfices.
"JE NE PARLE PAS SEULEMENT DE CLIENTS, MAIS DE NOS PROPRES ENFANTS". JACQUES BREGEON
Je représente l’entreprise familiale Le Coq Gadby, une entreprise rennaise plus que centenaire, dirigée par ma femme. Moi-même dirigeant d’une école d’ingénieurs dédiée à l’environnement et au développement durable, nous ne pouvions pas faire autrement que de rendre l’entreprise familiale pionnière. Nous nous sommes engagés à travers la construction d’un immeuble à haute qualité environnementale qui nous a valu d’être le premier hôtel quatre étoiles en France à recevoir l’écolabel européen.
Si on parle de langage de vérité, jusqu’à aujourd’hui en tout cas, on peut dire que s’engager dans le développement durable, le faire avec sincérité, éthique et conviction ça ne rapporte rien sauf la satisfaction du personnel. C’est-à-dire que vous faites bien votre métier et que vous êtes droit dans vos bottes. Tout ce que nous avons fait jusqu’à maintenant, nous l’avons fait par engagement sociétal et citoyen.
Il faut quand même savoir que l’on entre dans un monde de plus en plus compliqué avec des conditions de vie difficiles. Quand on connaît les enjeux liés à la nature, il faut être soucieux du devenir de nos enfants, je ne parle pas seulement de clients, mais de nos propres enfants. On ne peut faire autrement que de nous engager sérieusement dans la lutte contre le réchauffement climatique, sinon, nous ne sommes ni des responsables professionnels, ni des professionnels responsables, ni des citoyens éthiques. La question du faire ou ne pas faire ne se pose plus !
En ce qui concerne la question du retour sur investissement, il est légitime de se la poser. Aujourd’hui le marché ne répond pas, vous ne gagnez pas de clients mais vous gagnez leur sympathie. Sur la clientèle business par exemple, certaines entreprises vous demanderont d’être performant sur le plan écoresponsable ; vous pouvez proposer de la compensation écologique, des buffets "verts" …l’approche est sympathique mais très insuffisante par rapport aux enjeux.
Vous vous êtes probablement intéressés aux événements de la COP21 et de la COP22, je peux vous dire que ce n’était pas joyeux. Les conditions d’exercice de nos métiers vont être profondément impactées. Il faut se rappeler que le tourisme est quand même la première industrie mondiale et le premier vecteur de développement. Alors quel type de développement va induire notre tourisme ? Des erreurs colossales ont été produites dans les années 50 et 60, idem pour des pays en développement comme le Maroc ou la Tunisie. Est-ce ce type de tourisme que nous voulons ? Ni pour nous, ni pour eux.
Il faut inventer un tourisme qui soit écoresponsable, intelligent, qui apporte du bien-être et des retombées économiques à tout le monde. Nous avons une vraie bataille à livrer pour le tourisme durable et pour un vrai tourisme durable. Quand on va dans le fond du sujet, on se rend compte que des PME font beaucoup, que vous êtes déjà écoresponsables et que vous menez tous des actions sur votre territoire, simplement, vous n’avez pas encore pris conscience de la qualité de ce que vous faites.
Sur le plan de la communication, nous avons fait une erreur en pensant que la performance environnementale pouvait avoir de l’intérêt. Ce qui intéresse davantage, c’est le côté anecdotique, sympa. Nous avons fait un superbe cahier pour expliquer notre démarche (panneaux solaires, récupération d’eau de pluie, accueil des personnes en situation de handicap…) mais ça n’a pas pris. Ensuite, nous avons créé un jeu du coq (cf jeu de l’oie) éthique qui vous envoie directement en prison si vous commandez des cerises en hiver !
"NOS ÉCONOMIES SONT VOS ÉCONOMIES", GURVAN BRANELLEC
Je dirige aujourd’hui le groupe Oceania Hotels, société familiale dans l’hôtellerie un peu atypique : seule société en France à avoir eu l’ambition de créer une marque, avec toutes les obligations que ça comporte. Et pour le petit clin d’œil assez sympathique dans le contexte actuel, avec l’évolution des fusions dans le monde de l’hôtellerie, nous sommes je crois, la première société française à 100% de capitaux français, et premier groupe hôtelier breton basé à Brest.
Je vais devoir faire un peu de publicité pour que vous puissiez comprendre quelle a été notre vision en la matière. Nous sommes donc une petite société familiale et avons toujours été confrontés à des grands groupes internationaux ; notre seule façon d’exister était d’être innovant. Notre histoire a commencé avec les hôtels économiques B&B et puis malheureusement, la vie des affaires fait que nous avons dû nous en séparer. Oceania Hotels est une nouvelle aventure avec un dernier né : le Nomad Hotel, ce pourquoi je suis là aujourd’hui. Il existe deux hôtels de ce genre, l’un de 205 chambres à Roissy et un autre de 106 chambres au Havre. L’idée de départ était un peu anarchiste, nous en avions marre de respecter un certain nombre de règles que nous impose la société et avons voulu redonner le pouvoir aux consommateurs. Nous nous sommes basés sur un certain nombre de piliers, de la construction à l’exploitation : innovation, qualité, économie, liberté, convivialité et bien évidemment écoresponsabilité. Ce dernier est un vrai sujet dans notre politique commerciale.
Le principe du "low cost" est de partir d’un prix bas puis de rajouter des options ; nous avons souhaité faire l’inverse sur le principe « nos économies sont vos économies ». Par exemple, sur une chambre à 100€, le prix diminue si vous choisissez certaines options : ne pas changer de serviette ou nettoyer sa chambre tous les jours, ne pas utiliser la clim...cela va quand même plus loin que d’accrocher une pancarte "soyez gentils, ne jetez pas votre serviette par terre".
Pour nous, c’est clairement une culture, cela coûte presque plus que ça ne rapporte mais nous faisons les choses en fonction de nos convictions. Sur la communication, nous avons choisi de le faire savoir à travers la presse, notre site web, les réseaux sociaux et surtout les blogueurs car il y a une vraie sensibilisation sur le sujet qui fait qu’à prix équivalent "je préfère aller dans un hôtel qui respecte les politiques environnementales".
"UN POSITIONNEMENT GREEN ET SINCÈRE NOUS DONNE UN TEMPS D'AVANCE", DÉBORAH LE GOFF
Je suis responsable du pôle communication grand public au Comité Régional du Tourisme de Bretagne, c’est en gros tous les messages émis en direction du grand public (toutes les campagnes de communication sur des médias traditionnels ou numérique). Le traitement du sujet durable passe aussi par ce pôle. Il y a vraiment une histoire autour de ce sujet.
Faut-il communiquer et comment ? On s’est posé la question il y a 6 ans, quand on engageait une stratégie dite affinitaire. L’idée était d’aller conquérir de nouvelles clientèles, de nouveaux segments de marché, en arrêtant l’approche globale pour nous adresser à des clientèles très particulières avec des préoccupations propres, et pour lesquelles on s’engageait à identifier l’offre qui correspondant au mieux à ses attentes. À l’époque, il n’est pas ressorti ce besoin d’avoir une offre durable déterminante pour le choix des vacances mais on avait envie d’orienter la Bretagne dans une démarche durable.
Nous avons donc construit une vitrine pour valoriser nos professionnels qui faisaient des efforts dans ce sens, en se disant que ça allait en entraîner d’autres. Au début, il y avait très peu d’acteurs mais nous avons continué pour potentiellement répondre à des attentes de visiteurs. Aujourd’hui on a une offre beaucoup plus étoffée. Nous sommes très contents d’avoir entraîné cette dynamique en Bretagne avec un vrai collectif d’acteurs. Cela a apporté une vraie contribution à l’image, au positionnement de la Bretagne : durable, nature, green, sincère et cela nous permet de nous différencier davantage.
Le classement de la Bretagne dans les 100 destinations durables, c’est la reconnaissance d’un ensemble d’efforts : une offre de qualité, des professionnels qui s’engagent, un travail sur les voies vertes, la randonnée…Cela nous permet de prendre un temps d’avance par rapport à d’autres destinations même si nous serons rattrapés à un moment ou un autre.
La filière est remontée au niveau de la direction alors que c’était un sujet traité par l’un des pôles du CRT. Cela montre bien la volonté de le positionner de manière transversale. Faut-il continuer à avoir un site web dédié ou faut-il l’intégrer au site principal ? C’est une question que l’on continue à se poser compte tenu de l’ambition que nous voulons continuer à lui donner.
D’une manière globale, nous capitalisons à 200% sur la marque de destination Bretagne qui affiche des valeurs collant parfaitement avec les valeurs du durable. Mais la marque doit également coller avec une offre. Voyagez Responsable a été fait pour ça, les prestataires répertoriés répondent à un cahier des charges très précis en accord avec les valeurs du territoire.
CONCLUSION DU SUJET PAR LE PANEL
D’après une étude menée par e-rse.net, sur 500 000 internautes les 3 dernières années, les sujets de développement durable intéressent plutôt les générations Y, digitale native de 18 à 35 ans, qui se sentent particulièrement concernés par les problèmes environnementaux et sociaux pour « un futur durable ».
Il est important également de parler des typologies de contenu. Nous assistons au passage d’un intérêt environnemental à un intérêt sociétal. Les sujets environnementaux soulevés par la COP21 plaisent moins depuis l’événement. L’intérêt des personnes se tourne vers le bio, le local, la santé, les critères sociaux. Dans le tourisme, savoir que dans un hôtel les salariés sont payés décemment peut être un critère de sélection.
Pour le ton et les canaux utilisés, il y a bien sûr le web et le digital. On peut communiquer le côté sincère de la démarche (label, engagements…) mais aussi exploiter d’autres manières comme l’humour, l’inattendue, l’expérience, l’émotion... Le message s’adapte à tout type de clientèle mais il faut aussi s’adapter aux nouvelles générations qui sont demandeuses de la notion « durable » et élargir le message environnemental à sociétal.
RETROUVEZ ICI LE COMPTE RENDU DES UNIVERSITÉS DU TOURISME DURABLE 2016